Le mystère Tour Eiffel

En octobre 1906, Antoine Vigier revient à Paris sur les lieux d’un chantier auquel il a fortement participé quelque 20 ans plus tôt. Ce chantier, c’est celui de la célèbre Tour Eiffel. A ses pieds, il y retrouve le créateur de cette superstructure métallique avec lequel il évoque les nombreux mystères qui l’ont entourée lors de son édification.

C’est en vue de marquer fortement l’exposition universelle qui se déroulera en 1889 et qui commémorera le centenaire de la révolution française, que les autorités gouvernementales ont demandé à Gustave Eiffel, industriel de renommée mondiale, de créer quelque chose de monumental. De la cogitation qui s’ensuit, jaillit l’idée de réaliser une tour d’acier de 1000 pieds de haut. Si ce projet impressionnant est béni par les plus hautes instances, il est vu par le milieu anarchiste comme étant le moyen de mener un coup d’éclat symbolique. Alors que la menace plane, le chantier auquel un nombre considérable d’individus de tout horizon participe dont le jeune Tonin, démarre sous le contrôle de son concepteur mais également sous l’œil aiguisé de la police. Est-ce que la fameuse tour pourra être réalisée à temps pour l’Exposition ? Rien n’est moins sûr car dans l’ombre, "la pieuvre" attend le moment propice pour frapper.

 

Par phibes, le 24 octobre 2010

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Notre avis sur Le mystère Tour Eiffel

Après Les flammes de l’Archange, Armand Guérin et Fabien Lacaf ont décidé de renouveler leur association dans un nouveau one-shot qui s’éloigne sensiblement de l’ambiance mystique et de quête au trésor du précédent volume pour une évocation plus contemporaine, à savoir l’histoire de celle que l’on pourrait surnommer la 8ème merveille du monde, à savoir la Tour Eiffel.

Louée soit la maison d’édition Glénat de proposer des récits complets en un tome qui se veulent à la fois historiquement didactiques et fictivement aventureux. Le mystère Tour Eiffel en fait partie et vient de sa forme gentillette proposer une intrigue sympathique autour de l’un des emblèmes de la capitale française.

Quoique de plus normal qu’Armand Guérin s’attaque à ce monument, étant lui-même ingénieur des Bâtiments de France. Par ce biais, le récit qu’il propose, lui le féru d’histoire patrimoniale, fait preuve d’un réel intérêt de par les connaissances qu’il distille avec justesse. Passant de l’appel au génie industriel du gouvernement à la concrétisation technique de la tour, l’auteur balaye les grandes étapes et les agrémente d’une vision parisienne grouillante et authentique par l’intervention de personnages illustres (Gustave Eiffel et son cercle de collaborateurs, Aristide Bruant, Toulouse Lautrec, Van Gogh…) et par l’évocation des quartiers et édifices historiques de la Capitale.

La partie fictive est animée par le jeune Tonin qui, lui le petit provincial, va être mêlé à un complot visant à détruire le projet. A noter que ce complot prend judicieusement ses bases dans une réalité contestataire fomentée par un groupe de personnalités qui se sont effectivement opposées au projet Eiffel.

Graphiquement, le travail de Fabien Lacaf fait incontestablement preuve d’une recherche très poussée et met au grand jour avec subtilité les ambiances grouillantes de la Capitale du 19ème. La Tour Eiffel brille authentiquement de par ses nombreuses apparitions à différents stades de sa construction. La rigueur historique est donc de mise et, grâce à ses décors fournis et à ses personnages bien représentatifs, permet à celui qui se plonge dans son univers pictural réaliste et colorisé avec soin, d’appréhender un modèle de vie citadine de l’époque très probant.

A l’image de Tonin dans le récit, n’hésitez pas à passer sous la jupe de la dame de fer, vous y trouverez certes des mystères mais aussi une mine d’informations historiquement enrichissantes.

 

Par Phibes, le 24 octobre 2010

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