Le naufrage du Wager

Londres. 1740.

La couronne d’Angleterre est en guerre contre l’Espagne. Il a été décidé d’envoyer une flotte vers les possessions coloniales espagnoles. C’est le commodore Georges Anson qui commandera cette flotte. Elle devra passer le Cap Horn et rejoindre la côte Pacifique d’Amérique du Sud.

Isaac Morris est simple matelot. Il a 24 ans et va embarquer sur le Wager, l’un des navires de cette expédition. Le Wager est une vieille frégate de 28 canons, qui fut très longtemps utilisé à la course des Indes Orientales.

C’est au mois de septembre que la flotte prit la mer. Le Centurion, commandé par George Anson, le Gloucester, le Severn, le Pearl, le Tryal et le Wager composèrent cette armada.

Mais, pour le Wager, le voyage se transforma vite en cauchemar. Le capitaine Dandy Kidd mourut et fut remplacé par l’incompétent David Cheap. Et, lors d’une tempête au Cap Horn, le Wager fut détruit… Et échoua. Les marins trouvèrent refuge sur une île déserte…

Par berthold, le 5 novembre 2023

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Notre avis sur Le naufrage du Wager

Le naufrage du Wager a reçu le Prix du Meilleur roman graphique Latinoamérica 2021.

Pablo Franco et Lautaro Fiszman nous racontent l’histoire de ce naufrage et de ce qu’ont vécu les marins survivants. Après avoir recoupé les divers témoignages de l’époque, Pablo Franco a pu reconstituer le périple d’Isaac Morris et d’autres compagnons d’infortunes.

Ainsi, le scénariste nous entraîne dans ce cauchemar que vivront ces hommes durant quelques années, suite au naufrage du navire sur une île déserte. Franco réussit l’exploit de nous faire ressentir ces moments difficiles de doute, de solitude, de désespoir, d’abandon et de faibles espoirs qu’ont partagés les marins du Wager.

Nous allons aussi découvrir les moments historiques de cette période avec le comportement des Espagnols au Chili face aux Amérindiens. Une des tribus a, en effet, sauvé Morris et d’autres marins, tout en les gardant comme esclaves, mais sans les maltraiter. Ainsi, nous verrons comment les Espagnols ont massacré, malgré les traités de paix, ces peuples autochtones.

Franco raconte à la perfection ces moments là, ce qu’ont vécu ces naufragés : la faim, le froid, la maladie, la mort… ainsi que l’espoir de retrouver la civilisation et la déception qui en a suivi.

Fiszman ne dessine pas ce récit. Il le peint. Et ses couleurs, sombres, violentes, montrent bien le cauchemar qu’ont vécu les marins du Wager.

C’est un travail remarquable, puissant, qui va marquer les esprits. Les planches sont magnifiques. Elles mériteraient de faire l’objet d’une exposition. L’artiste parvient à nous épater par ce travail grandiose.

Le naufrage du Wager est un récit puissant, prenant et qui ne laisse pas indifférent. C’est un roman graphique dont vous n’oublierez pas de sitôt les superbes planches de Fiszman. C’est un chef d’oeuvre qui a bien mérité son prix. Une oeuvre que je vous invite à découvrir.

Par BERTHOLD, le 5 novembre 2023

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