Le Nécromanchien

Depuis leur sortie de l’école d’art, tout a toujours roulé pour Hans Dubonheur. Son chat a inspiré ses toiles et les expositions à succès s’enchainent. Pour John Morose, qui habite juste à côté, c’est l’inverse. Pour une raison qu’il ne s’explique pas, il n’a pas trouvé l’inspiration. Il sent qu’il lui manque, depuis des années, un petit quelque chose.

John le cherche dans les pinceaux, pensant que, lorsqu’il trouvera le pinceau idéal, le chef-d’oeuvre naîtra comme une évidence. 

De tout cela, Hans Dubonheur se délecte tant il est vaniteux. 

Par legoffe, le 21 septembre 2023

Notre avis sur Le Nécromanchien

Avez-vous déjà eu l’impression qu’un livre vient à votre rencontre ? Ce sentiment, vous l’aurez certainement en regardant la couverture du Nécromanchien. Il s’agit non pas d’une image, mais de trois, fruit d’une séquence où l’on voit un petit chien semblant venir vers nous ! Mais ce n’est pas le seul exercice de style de cet album qui marque autant par son graphisme que par son histoire.

Dans cette fable, nous découvrons deux artistes dont les destins sont aux antipodes. L’un réussit tout, l’autre galère. Le premier est inspiré par son chat de compagnon, le second vit seul. L’un brille, l’autre est transparent. Jusqu’au jour où John se retrouve affublé d’un chien qui va lui offrir un bout de bois et quelques poils de queue pour faire… un pinceau ! 

Cette course à l’inspiration est aussi un recueil d’émotions. L’auteur déploie un véritable esprit tragicomique tout au long du livre. Ce qui pourrait être triste reste souvent drôle grâce à ces personnages caricaturaux, souvent comiques malgré eux. Matthias Arégui nous parle de l’être humain dans ce qu’il a de plus touchant et dans ce qu’il a de désagréable.

C’est aussi une BD sur la création, sur le monde de l’art, dont Arégui se moque gentiment. Il glisse une réelle autodérision sur le travail des artistes, sur les interprétations très intellectuelles des oeuvres – fussent-elles des représentations félines – ou sur la démarche créative.

Matthias Arégui, en tout cas, n’a pas à s’interroger sur le sens et sur la forme de son travail. Il n’a pas besoin d’en dire ou d’en faire des tonnes car son dessin parle pour lui. Il est moderne, graphique, presque hypnotique quand on plonge notre regard dans celui de ses personnages ou de ses animaux. Il nous offre parfois des dessins en pleine page, et ils sont géniaux, dégageant une énergie communicative. 

Le Nécromanchien est un ouvrage captivant et qui sort vraiment de l’ordinaire. C’est indéniablement une des BD marquantes de la rentrée !

Par Legoffe, le 23 septembre 2023

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