Le partage des mondes

Septembre 1940, Londres subit des bombardements allemands continuels. Isaac, qui vient de perdre sa femme, sortie trop tôt de l’abri souterrain, rencontre la petite Mary, perdue dans les rues de la ville, à la recherche de sa mère. Entre le vieil homme et la petite fille va se créer une amitié sincère et bienveillante. Il décide de la protéger en attendant qu’elle puisse retrouver sa maman, et pour la faire patienter il lui raconte l’histoire de l’arbre dans les nuages…

Par fredgri, le 1 avril 2024

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Notre avis sur Le partage des mondes

Un récit de guerre quelque peu différent de ce que l’on peut lire aujourd’hui, avec ces multiples histoires de résistants, d’hommages divers. Le partage des mondes évoque le chaos qu’a traversé Londres pendant le Blitz (du 7 septembre 1940 au 21 mai 1941), sous les bombardements de l’armée allemande. Dès que l’alerte retentissait, il fallait se précipiter dans l’abri le plus proche et attendre que ça se calme.
Au centre de l’histoire, il y a un vieil homme, Isaac, qui croise la petite Mary. Attendri par la fillette, il décide de lui venir en aide, en attendant de retrouver sa maman.

A leur côté, on vit donc cet état de guerre, cette urgence pour essayer de se protéger, tout en essayant de continuer à vivre, se nourrir, être patient. On est donc balancé entre les pensées d’Isaac qui vit les évènement avec son regard d’adulte, mais qui doit aussi rester là pour Mary. La petite a peur, elle ne saisit pas trop l’absurdité de ce monde de grand qui veulent absolument se faire la guerre et qui détruisent tout, sans distinction… Après tout, elle n’a rien fait de mal pour mériter ça… L’écriture d’Olivier Grenson est attendrissante à certains moments, plus dure et cinglante à d’autres, il essaye toutefois, par le biais de la fillette, de garder une part d’espoir. Et c’est ce qui se dégage de la seconde histoire qui se déroule en parallèle, celle qu’Issac raconte à Mary qui se blottit dans ses bras, La princesse et l’arbre aux mille couleurs.
Au dessus des nuages, vit un peuple qui vénère un arbres immenses, vieux de plusieurs siècles. Ses fruits, les champignons qui y poussent, tout ce qui se dégage de l’arbre permet aux habitants de ce royaume de vivre, de prospérer. Mais ces derniers chassent aussi un étrange oiseau dont la chair est réputée délicieuse. Ils ne se doutent pas que l’oiseau est aussi l’âme de l’arbre. En le chassant, ils assèchent l’arbre qui finit par perdre ses feuilles, son énergie, ne produisant finalement plus rien. Le peuple décide alors de le couper, pour utiliser son bois. Mais la princesse Rebecca est persuadée que l’immense centenaire peut renaître, elle se lance alors dans une folle aventure pour trouver le remède…

Cette alternance de récit ajoute beaucoup d’émotion dans le scénario, on est vraiment touché par l’innocence de Mary et la mélancolie qui se devine vite dans les regards d’Isaac, mais surtout on sent beaucoup de tendresse entre eux deux dans l’écriture d’Olivier Grenson qui dépeint deux remarquables portraits, pleins de finesse, de douceur, malgré le cadre assez violent et tragique.

Un très bel album, magnifiquement mis en image, avec notamment les planches en couleurs chatoyantes du conte qui sont absolument sublimes.

Je vous conseille vivement cette lecture qui s’adresse a tous les lecteurs, les plus jeunes comme les plus vieux, avec un langage universel, même si parfois très adulte.

Par FredGri, le 1 avril 2024

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