Le petit frère

Rares sont les albums qui touchent autant. Lors de la lecture plusieurs fois les larmes me sont montées aux yeux, elles ont coulé le long de mes joues pour s’écraser sur les pages et y être aspirées.
Mais que sont les larmes d’un lecteur face à ce témoignage de vie si bouleversant. Hélas, des millions de fois hélas, l’auteur, Jean-Louis Tripp n’a pas été le seul dans la vie à avoir un destin qui le coupe subitement d’un être cher. De nombreuses années après le drame, Jean-Louis a décidé de raconter le drame de sa vie, de sa famille, la mort de son Petit Frère.
C’est en 2019 que Jean-Louis Tripp en voyage en France, entend à la radio une histoire qui lui rappelle celle de cet été 1976 ou son frère a été fauché par une voiture durant les vacances. Il aura mis de longues années à sortir de son esprit ce qu’il avait soigneusement caché au plus profond des ses souvenirs.
Térapie ou envie de raconter ? Libération d’un poids ou hommage ?
Quoi qu’il en soit, ce que l’on retient c’est une putain d’histoire terriblement cruelle et merveilleusement racontée. Jean-Louis a pioché dans ses souvenirs, parfois vagues, parfois flous, parfois clairs et tout le temps vrais. Replonger dans les photos, les rapports de Police, les décisions du tribunal, mais aussi, les souvenirs de sa mère à qui il avait demandé de l’aider dans la rédaction de l’histoire, en piochant elle aussi dans sa mémoire. Sensation de froid sur certaines pages, ou l’horreur de l’instant nous donne des frissons dans le dos. Chaleur, lorsque l’amour et le soutien se font sentir avec la famille et les proches. 
Jean-Louis Tripp nous fait vivre ce moment de vie, cet été 76 de sécheresse des terres, mais pas des yeux de cette famille.
Un GRAND ouvrage, un album incontournable, une lecture obligatoire.

"Monsieur Tripp, merci de m’avoir procuré autant de sensation dans une lecture, celà est rare et tellement puissant. L’histoire de votre Petit Frère est pleine de vie et d’espoir. Merci de m’avoir tenu la main pour m’aider à lire votre histoire, çà a été dur pour moi tellement vous racontez bien."

Par AUB, le 19 mai 2022