LE PETIT PAPE 3,14
Arrondit les angles

Au Vatican, le pape Pie 3,14 a réuni en circonférence épiscopale ses cardinaux afin de leur annoncer une inquiétante nouvelle. En effet, le monde ne tourne plus rond et même a tendance à se cubiser. Il convient donc de le secourir afin qu’il ne se transforme pas progressivement en carré et pour cela, le haut prélat a pris la décision papale d’attaquer le mal par la racine. Une grande croisade urgente est alors lancée à travers le monde par le petit pontife, aidé en cela par sa brigade de cardinaux à deux roues. Vont-ils pouvoir défaire les angles obtus et obtenir un signal sinusoïdal plus harmonieux ? La technologie de pointe vaticane va peut-être pouvoir les aider à arrondir le résultat…

Par phibes, le 9 septembre 2024

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Notre avis sur LE PETIT PAPE 3,14 #2 – Arrondit les angles

Les aventures vaticanes du petit pape 3.14 se poursuivent à la faveur de ce deuxième acte. Très motivé par ce petit personnage empli de candeur et de prévenance, François Boucq lui donne l’occasion de fleurir son pontificat au travers d’une nouvelle volet de tribulations vaticanes désopilantes à souhait.

Porté par l’irrationalité de son nom en rapport avec la constante d’Archimède, le haut prélat du Vatican n’est pas homme à laisser tomber ses ouailles. En effet, son créateur, le professeur François Boucq, a décidé de le plonger dans une quête non pas céleste mais plus à terre-à-terre puisqu’il s’agit de sauver la planète et ses rondeurs habituelles menacées par la mise au carré de ses racines.

Dans un esprit dérisionnel à outrance comme il a déjà su le pratiquer précédemment dans de nombreuses productions telles Point de fuite pour les braves, Les pionniers de l’aventure humaine, Les aventures de Jérôme Moucherot…, l’auteur se joue de toutes les situations papales en pratiquant dans ses strips de plusieurs planches le calembour à gogo lié ici au nom et à la qualité de son héros pontifical. Le rire se veut garanti tant les contextes sont loufoques (des pissenlits bénéficiant de racines carrées, des bébés cubiques, la technique imparable de « décubisation » de la planète…) et portent haut la main leurs fruits bienfaisants.

Il en est de de même pour la mise en images de la gesticulation papale qui se veut on ne peut plus risible et subtilement caricaturée. Dans cette dérision ambiante, François Boucq continue à rendre des plus attachants son petit personnage (à la houppelande comme Tintin) encadré par des cardinaux surprenant par leurs actes et certains par leur morphologie (Gontrand). Le trait reste incisif, semble appuyer là où ça fait rire, dans une légèreté générale on ne peut plus savoureuse.

Un deuxième volet des pérégrinations croisées burlesques d’un pape qui n’a pas son pareil pour décoincer la bulle. On en redemande tellement ça fait du bien !

Par Phibes, le 9 septembre 2024

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