Le Pingouin
Bec et ongles

Une nouvelle fois, le scénariste Tom King se retrouve aux commandes d’une mini-série liée à l’univers de Batman.

Pour l’occasion, il décide de creuser profondément la psyché du maître du crime, en appliquant néanmoins un procédé assez original et très intéressant. Il reste concentré sur les pensées de tous ceux qui croisent le Pingouin, sans jamais vraiment entrer dans les siennes. Le récit évolue alors selon les impressions des autres, sans révéler les secrets de celui qui reste au cœur du récit. Ce qui intéresse vraiment King c’est l’impact direct qu’ont les actions du Pingouin et le cheminement intérieur de ceux qui se laissent prendre au piège qui se referme sur eux.
Toutefois, cette idée à aussi un inévitable revers, les planches regorgent de textes interminables qui décortiquent la moindre intention et du coup, parfois c’est assez rébarbatif aussi… Il n’empêchent que cela donne aussi une lecture extrêmement immersive plutôt dense.

King entreprend donc de raconter le retour du Pingouin à Gotham, en suivant ses prises de contact pour se constituer une équipe de gros bras qui va lui servir à se débarrasser de ses adversaires. Il étudie ainsi les rouages psychologiques qui s’actionnent atour de ses diverses manipulations des uns et les autres, ou se glisse de la cruauté, du vice et une froide intelligence. On voit alors le Pingouin renaître de ses cendres, bien plus malin et machiavélique qu’auparavant, voire même plus dangereux. Tout l’intérêt de ce volume découle directement de cette reprise en main très réfléchie.

Un volume qui démontre la qualité de ce scénariste très en vogue qui se distingue par la finesse de son écriture, par l’audace stylistique de son approche très personnelle.

Par FredGri, le 28 août 2024