Le postello

 
Ça aurait pu être une fiction passionnante pour les choses qu’elle nous fait découvrir, mais c’est plus que ça encore puisque c’est d’une histoire vraie qu’il s’agit ! Le genre d’histoire à nous mener dans les coulisses d’un domaine auquel on n’est pas forcément habitué, en l’occurrence le marché de l’art, et qui nous sensibilise au point qu’on aurait presque envie, une fois la lecture terminée, de parcourir les brocantes à la recherche d’un trésor que personne n’aurait détecté avant nous !

Le mot titre "postello" est un néologisme. Il est inspiré, par antonymie, du terme "modello" qui désigne lui, pour un tableau, une étude préalable. Rien que cette notion de modello n’est pas forcément connue de tout le monde. On imagine bien qu’un artiste peintre puisse poser des repères sur sa toile, y faire un dessin qu’il va ensuite recouvrir, avec modifications ou non : c’est un peu comme en dessin ou en bande dessinée. Mais qu’il fasse une toile entière, voire aboutie, avant de se lancer dans la réalisation de celle, toute autre, qu’il jugera être "la vraie", on le conçoit moins facilement ! En suivant cette enquête que conduit Stéphane à la découverte des mystères du tableau qu’il a acheté, on apprend ainsi plein de choses sur les peintres, sur le vocabulaire utilisé par les pros du commerce d’art, sur des techniques d’analyse d’œuvres d’art. Sur les experts, aussi…

Cette BD est mise en images et en couleurs par Winoc. Son dessin réaliste tient plutôt du croquis crayonné auquel la couleur donne le rendu fini. Il sert le propos à merveille et on l’apprécie tout au long des 111 planches qu’on dévore, curieux de voir jusqu’où la persévérance mène parfois les passionnés et pourquoi pas un brin jaloux de la chance qu’a eue Stéphane lorsqu’il a mis la main sur ce tableau qui est au cœur du sujet !

Une très bonne et très intéressante bande dessinée à découvrir au catalogue Grand Angle des éditions Bamboo
 

Par Sylvestre, le 13 mars 2016