LE PREMIER VOL

En 1926, à Bridgeport, la jeune Betty qui est fille de pilote s’amuse avec un avion de papier qu’elle a fabriqué elle-même. Celui-ci finit sa course aux pieds d’une personne âgée qui, après l’avoir examiné, propose d’en modifier son empennage. N’étant pas d’accord, la jeune fille le laisse et rencontre d’autres ados qui lui apprennent que le « vieux schnock » aurait créé le premier avion. Surprise par cette révélation, Betty leur demande de la renseigner sur cette personne. Elle se nomme Gustave Whitehead et serait à l’origine du premier vol motorisé réussi qui s’est déroulé le 14 août 1901, soit deux ans avant l’exploit des frères Wright. La suspicion étant de mise confortée par les assertions de son père, Betty propose à ses nouveaux amis d’aller visiter secrètement la remise de Whitehead. Pourront-ils trouver les preuves de sa prouesse technique ?

Par phibes, le 9 août 2024

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Notre avis sur LE PREMIER VOL

Le premier vol se veut une bande dessinée destinée certes en premier lieu à la jeunesse, à la portée didactique inéluctable. Intégrant la collection des récits historiques sur des personnalités ou évènements célèbres publiés par les éditions Faton (Marie-Curie – la scientifique aux deux prix Nobel, Appollo 11 – Les premiers pas de l’homme sur le Lune, Champollion et la pierre de Rosette, Mary Anning chasseuse de fossiles…), cet album donne l’occasion au tandem Céka/Yigaël de s’interroger sur la potentialité du premier vol réalisé par Gustave Whitehead deux ans avant celui homologué des frères Wright.

Le récit mis en avant nous projette dans les années 20, animé par une petite bande d’adolescents menée par la curiosité de Betty (à l’image de Stella Randolph, journaliste qui s’est intéressée à la problématique) qui a décidé de mener sa propre enquête pour faire la lumière sur l’identité de celui qui a réalisé le premier vol motorisé sur une distance appréciable. Qui de Gustave Whitehead ou des frères Wright a/ont été le/les premiers à assurer cet exploit ? Aux termes d’une documentation et au fil d’informations authentiques subtilement distillée par Céka, sur la base d’un cheminement scénaristique simple et efficace, une proposition de réponse en vue de rétablir la vérité est soumise à l’appréciation du lecteur. Le résultat se veut réellement à la portée du lectorat visé et peut même permettre aux plus âgés de s’informer également.

Evidemment, afin d’étayer ce qu’il a développé généreusement dans le récit de Betty et de ses copains, Céka a constitué un véritable dossier sur le sujet. Regroupées à la fin de l’album, les informations historiques (d’Icare aux avions du futur) corroborent certains faits et suscitent inévitablement le doute sur l’exploit des frères Wright, très médiatisé contrairement à celui de Whitehead.

Graphiquement, Yigaël, fidèle au scénariste, livre une partition soignée bien sympathique qui se veut en corrélation avec les attentes des plus jeunes lecteurs. L’effort documentaire est perceptible, surtout dans les parties techniques et aéronautiques (le 21 -avion de Whitehead est remarquablement croqué sous tous les angles). Côté personnages, ces derniers sont généreux dans leurs expressions et bénéficient d’une prévenance gentillette, éludant tout excès visuel.

Une évocation historique qui cherche à vouloir rétablir la vérité sur un exploit aéronautique que les jeunes lecteurs (et même les plus grands) sauront découvrir avec une réelle passion.

Par Phibes, le 9 août 2024

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