Le printemps de Poussière

Trois petites histoires et un cahier d’illustrations composent cet ouvrage qui, entièrement colorisé à la peinture avec force eau, veut donner à chacune de ses pages l’aspect d’estampes chinoises.

Comme désirant tirer un peu la couverture à eux et à leur culture en voulant donner plus de poids qu’il n’en a au mot chinois « Chan » (plus connu dans sa version japonaise « zen »), les membres du collectif Ji An ont imaginé ce petit héros, Poussière, et l’ont mis en scène dans des petits épisodes tout simples mais pleins de sagesse. Leur pari est réussi puisque c’est avec un certain bonheur et une certaine naïveté dans le regard qu’on suit Poussière, qu’on le voit faire ses petits caprices, puis qu’on écoute ce que lui disent les adultes de son comportement quand il est temps pour eux d’intervenir.

L’album n’usurpe donc pas son titre La voie de la sagesse et nous réserve quelques belles scènes mettant face à face notre moinillon gamin et ses pairs, par lui attendris. L’ouvrage enfin ne ment pas sur la marchandise en proposant en couverture un visuel très représentatif de son contenu. Ce graphisme dont l’encrage est souvent noyé ou désépaissi sous les coups de pinceaux aux couleurs très vives réussira-t-il à séduire complètement tous les lecteurs ? Il faudra aller au-delà de cette observation pour apprécier pleinement cette bande dessinée : une fois oubliée, cette petite gêne éventuelle laissera la place à une accoutumance qui vous prendra par la main et vous guidera joyeusement jusqu’à la toute dernière page !
 

Par Sylvestre, le 26 mars 2009