Le professeur qui lisait des histoires d'amour
Volume 1

Le professeur Jang est un homme affable, d’âge mûr, qui est veuf depuis déjà de nombreuses années. Il occupe son temps entre l’université et un club culturel. Il aime aussi se plonger dans les romans d’amour. Il suit assidument un webroman et il est déçu lorsqu’il découvre que l’auteur a soudain suspendu la publication. 

Afin de l’encourager, il décide, sur un coup de tête, de lui écrire. A sa grande surprise, il obtient un rendez-vous avec ce qui est finalement une jeune autrice. Elle a envie d’échanger avec lui, espérant qu’il pourra l’aider à retrouver l’inspiration, dans la mesure où son personnage principal a beaucoup de points communs avec le professeur Jang. Voilà un étonnant hasard. Mais ce n’est pas le seul…

Et puis, au gré de la conversation, l’autrice, Seong-min, lui rappelle soudain un secret qu’il avait quelque peu enfoui dans sa mémoire.

Par legoffe, le 21 avril 2024

Notre avis sur Le professeur qui lisait des histoires d'amour #1 – Volume 1

Voilà un professeur, gentil et discret, qui pourrait pourtant bien réaliser qu’il est finalement tout sauf insignifiant. Car, à la lecture de cette BD coréenne pleine de délicatesse, on découvre qu’il est le centre de gravité de plusieurs personnages. Le destin, vous dira l’autrice ? En tout cas une bien jolie romance…

Si c’est un cinquantenaire qui occupe le haut de l’affiche, cette histoire devrait parler à tous les ados ou adultes de par son propos et de par la diversité de ses protagonistes. 

Jang, bien sûr, incarne la gentillesse, l’implication auprès de ses élèves, mais aussi une certaine solitude. Il n’a jamais refait sa vie après le décès de son épouse, pour laquelle il ressent toujours des sentiments très forts. 

Autour de lui, il y a, d’abord, une de ses filles, qui habite encore avec Jang, mais qui parle de prendre son indépendance. Entrée dans la vie active, elle s’absente de plus en plus souvent, officiellement pour son travail. Mais, en réalité, elle cache à son père ses rendez-vous avec sa petite amie. Elle ne sait pas comment lui annoncer cette relation.

On pourra aussi citer la meilleure amie de Jang, prof comme lui, très complice et qui tente de jouer parfois les entremetteuses. D’autres personnages se greffent également au récit, comme des étudiants ou des membres de son club culturel. 

Tout cela constitue une petite constellation de relations. J’utilise ce terme comme le fait Angram, qui a construit son récit sur la base de rencontres qui sont autant de coïncidences énormes. Pourtant, elle arrive quasiment à le justifier, sur les bases d’une philosophie toute asiatique, obtenant ainsi volontiers l’indulgence du lecteur.

Et puis, au delà de l’émotion véhiculée dans le livre, avec l’habituelle pudeur des auteurs coréens, nous avons très envie de voir comment va évoluer l’histoire, comment ces hasards vont soudain éclater au visage de Jang et de ses proches. On dévore ainsi le livre malgré son rythme tout en douceur. 

La délicatesse se retrouve également dans les dessins. Ils sont assez simples, mais ils suffisent à faire deviner sentiments et réactions des personnages. 

Cette BD est une bonne surprise. Elle saura toucher toutes les générations, avec des thèmes universels, tout en distillant une bonne dose de générosité et de bienveillance. 

Par Legoffe, le 21 avril 2024

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