Le quartier de la lumière

 
Il y avait là une très belle colline verdoyante avant que sur ses pentes ne soit construite une résidence de grand standing. L’ensoleillement de ses immeubles, argument numéro 1 des agents immobiliers, avait valu à ce quartier agréable (bien que fréquenté quand même par des individus plus ou moins recommandables) l’appellation de "Quartier de la lumière".
 

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur Le quartier de la lumière

 
L’auteur de Un monde formidable revient vers le lectorat francophone avec ce one-shot : Le quartier de la lumière. Bien plus jolie que celle des tomes de la première série citée, la couverture de ce manga est à elle seule une invitation à la lecture. Jugez-en : le dessin est très joli, les couleurs sont gaies et… et un petit détail ne manquera pas d’attirer votre attention ; ce petit élément, dans le ciel, qui n’est autre qu’un bus volant !!!

L’effet Miyazaki, peut-être ? Non. C’est ailleurs qu’il faut chercher la signification de cette bizarrerie qui ne sera pas la seule au programme. Le quartier de la lumière est en effet une chronique sociale un tantinet spéciale, introduite et terminée par des épisodes eux-mêmes assez insondables : le prologue et l’épilogue forment une peau de prime abord incompréhensible mais renfermant des récits plus facile d’accès ; récits parallèles mais liés par leurs personnages.

C’est ainsi, par exemple, que vous ferez la connaissance de Tasuku. Ce jeune homme s’est lancé dans un business original : l’accompagnement au suicide ! En contact avec des personnes désirant terminer leurs jours, il est celui qui garantira au "client" que tout se passera comme il le veut. Quitte à l’aider à appuyer sur la gâchette…

C’est un des paradoxes de cette bande dessinée. Derrière sa couverture lumineuse et un dessin bien agréable, on trouve en noir et blanc une "peinture" du mal-être d’une jeunesse japonaise. Suicide, prostitution, difficulté de trouver un emploi…

Elevé par la critique de son pays au rang d’autres mangakas de renom, Inio Asano dérange et intrigue mais sans peut-être encore séduire autant qu’il le pourrait. Comme il a le talent pour réussir, on surveillera la sortie de ses prochaines réalisations qui devraient suivre ce Quartier de la lumière d’assez près.
 

Par Sylvestre, le 1 mai 2007

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