Le sang de la sirène
Anatole est un homme de lettres, un conteur. Sans sa femme qu’il a perdue, il a embarqué de son coin de Bretagne continentale vers un autre, l’île d’Ouessant, où il compte rassembler récits et témoignages pour en faire un recueil. Dans ce pays où il arrive, où le cimetière du village compte bien moins de pensionnaires que l’océan n’a pris d’hommes sans les rendre, la légende court qu’une sirène aurait eu une descendance terrestre vouée au malheur. Et Anatole va apprendre que la belle Marie-Ange qu’il a rencontrée en arrivant est de cette famille maudite…
Par sylvestre, le 1 janvier 2001
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Scénariste :
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dessinateur :
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Coloriste :
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Éditeur :
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Genre s :
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Sortie :
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ISBN :
9782849468692
2 avis sur Le sang de la sirène
La narration de cette histoire comme vue au travers les yeux d’un poète permet de savourer de belles tournures de phrases dès la première planche. Même si la graphie des lignes du carnet d’Anatole n’est pas des plus lisibles, ses mots vont parler joliment de cette Bretagne de la fin du XIXème siècle sur laquelle on va apprendre des choses au fil du récit, notamment sur Ouessant et sur les mœurs et les croyances de ses habitants. Belle entrée en matière ! C’est la formule qu’a adoptée le scénariste es-Breizh François Debois : intégrer à un univers codifié un élément étranger, Anatole, le poète, l’homme qui vient d’ailleurs et qui, en plus, pose des questions. Par intérêt, pour en savoir toujours plus.
Comme cela s’était fait dans L’auberge du bout du monde chez Casterman (et la comparaison est facile puisque là aussi, la Bretagne mythologique est au cœur du récit) un écrivain vient écouter de la bouche des gens du pays les histoires qu’elles veulent bien raconter. Et nous, lecteurs, de profiter de la bonne disposition de ceux qui parlent (ou osent parler) pour écouter aussi leurs récits… Une manière d’être nous aussi invités chez les gens qui ouvrent leurs portes et leurs mémoires.
Cependant, dans le cas présent, il est à noter qu’Anatole Le Braz a réellement existé. Le sang de la sirène est une nouvelle qu’il a écrite en 1901 et qui aujourd’hui se voit adaptée en BD.
Le dessin très plaisant de Sandro s’inscrit très bien dans tout cela et s’adapte aux ambiances : il sait être "généraliste" quand la narration reprend les textes manuscrits d’Anatole, il a l’aspect de vieux grimoires ou de vieilles cartes postales quand sont relatés légendes ou souvenirs. Il fait intervenir un climat orageux lorsque le mystère s’en mêle et le soleil quand les "sirènes chantent". Naturellement, les belles couleurs jouent un rôle important dans tout cela.
Une véritable histoire bretonne "à la Pagnol" ! Avec sincérité, je vous invite à embarquer avec Anatole et à profiter de votre statut d’étranger pour bénéficier de l’accueil des habitants des terres d’Ouessant. A succomber au chant des sirènes de cette BD fraîche comme les embruns, aussi. Vous verrez… il sera difficile d’y être insensible !
Par Sylvestre, le 13 juin 2007
Anatole le Braz ne s’est pas contenté de collecter la mémoire populaire bretonne en la couchant sur le papier, de la comprendre au plus profond pour mieux la servir et la vanter, il a aussi rédigé des nouvelles et romans dans le même esprit. Le sang de la sirène est donc un de ces écrits personnels.
L’adaptation d’un livre est toujours un exercice périlleux, qu’il est loin d’être facile de réussir, le cinéma en faisant régulièrement les frais. Le travail des auteurs est ici remarquable, tant du point de vue du scénario que des images. La BD suit fidèlement la nouvelle (bon nombre des dialogues sont issus de la nouvelle, ainsi que les pensées de Le Braz …), en prenant bien entendu des libertés, mais ces libertés prises ne dénaturent pas du tout l’ensemble. L’esprit de la nouvelle est respecté en tous points. Les cases, les planches dégagent la même poésie que le texte d’Anatole le Braz.
Celui-ci évoque dans son avant-propos « la grâce mélancolique et le charme voilé » de ces « Bretonnes de la mer ou de la montagne », il dit aussi des îliennes qu’elles sont d’ « admirables réussites d’élégance naturelle et de distinction sans apprêt » . La BD a les mêmes charmes.
Succombez-y comme succombent les marins aux sirènes … Mais ici cela ne causera pas votre perte !!!
Par Beuleu, le 20 juillet 2007
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