Le secret des lutins

Ce qui est le plus important c’est de bien comprendre que cet album s’adresse avant tout à des jeunes lecteurs, je veux dire par là que je suis un adulte et que par conséquent je suis forcément passé à côté d’une partie du propos.

Normal !

Si j’avais eu quelques années en moins j’aurais pu me laisser glisser dans ce scénario assez lentement distillé et me prendre à admirer ces planches balançant entre naïveté et réalisme doux.

Seulement voilà, je reste malgré tout un lecteur ayant dépassé l’âge requis ! Ce qui fait qu’à la finale je n’ai pas été réceptif à cette poésie désuette, par cette simili-métaphore sur le passage de l’enfance à l’adolescence, tout reste assez "grossier" dans le sens ou cela manque de finition dans les angles, de cette subtile touche d’émotion qui peut transcender un album, transformer une histoire jeunesse en véritable poème universel sans tomber dans les écueils du genre. Car c’est peut-être le gros soucis que j’ai eu en tant que lecteur adulte, je n’ai pas trouvé cette personnalité originale qui pourrait distinguer ce projet d’un autre du même genre.

Je n’ai pas de recette toute faîte, mais je me dis qu’il aurait certainement été possible de faire un album comme celui là sans tomber dans les archétypes les plus génériques qui se présentaient. Du coup, le jeune Arthur manque de charisme, les deux petits Lutons de profondeur et la magicien devient davantage un élément du décor que véritablement un être magique.

Tout est peut-être trop direct !

Alors, je ne suis certainement plus un lecteur aussi jeune que j’aimerais l’être, néanmoins il me reste encore cette envie de rêver qui me plaisait tant il y a des années, j’espérais retrouver un peu de cette flamme dans ces pages… Tant pis !

Par FredGri, le 27 mai 2008

Le secret des lutins est une BD jeunesse que l’on doit à Albern (scénario) et à Tatiana Domas, artiste touche-à-tout ayant pratiqué l’illustration, l’animation, l’infographie, les maquettes mais également la bande dessinée ; la bande dessinée pour enfants.

Le trait de la dessinatrice, que l’on avait découvert dans la série Téo aux éditions Delcourt, est effectivement très doux, tout comme les couleurs qu’elle y ajoute.

Dans Le secret des lutins, on remarque rapidement aussi que les dessins et les textes n’ont pas la rigidité ni la précision que peuvent afficher d’autres réalisations qu’on qualifierait de plus modernes : Tatiana Domas dessine "naturellement" ! Le résultat n’en est que plus chaud, plus authentique.

Mais n’allez pas lui dire que cette histoire ne pourra pas toucher le jeune lectorat par manque de modernité : dans cet album, Arthur est bel et bien un petit garçon comme vous en connaissez beaucoup, un garçon qui dès qu’il en a le temps et l’autorisation fonce sur ses jeux vidéo !!! Cette culture technologique verra d’ailleurs son reflet dans l’univers fantastique auquel accède Arthur…

Lutins, magicien, quête, animaux dotés de paroles, références aux légendes arthuriennes… Le secret des lutins emprunte aux contes classiques pour gagner sa place dans la thématique. Son scénario assez convenu et dont l’issue aura vite été envisagée par les plus grands aura par contre probablement son petit effet sur les plus jeunes à qui il est destiné : même si les enfants d’aujourd’hui ne parlent peut-être plus de lutins dans leurs cours de récréation, qui sait ce qui passe par leurs têtes lorsqu’ils s’endorment dans leur lit douillet où enfin ils peuvent développer, sans crainte des moqueries des autres, leur propre imaginaire ? Et après la lecture d’une belle histoire ? (Comme Le secret des lutins, par exemple !) : -)

Un beau conte à découvrir aux éditions Petit à Petit.
 

Par Sylvestre, le 21 avril 2008