Le vivant à vif
Ce roman graphique est une adaptation du livre de Bruno David «A l’aube de la 6e extinction ».
On constate une parfaite rencontre entre un auteur et un dessinateur, engagés pour la même cause, nous proposant «une promenade» comme le dit l’auteur, autour d’un sujet, qui lui, est particulièrement sérieux, voir préoccupant.
Le détail du dessin s’allie parfaitement à la précision des textes, semblable à celui de son œuvre précédente «L’Oasis» retraçant l’évolution d’un jardin ordinaire devenu une véritable oasis.
Tout commence sur les bancs d’un lycée, lorsque deux jeunes, Félicien et Salomé se voient confier par leur professeur l’étude d’un sujet qui leur parait totalement abstrait et inconnu « A l’aube de la 6e extinction »
Le hasard les amène à rencontrer 5 personnes engagées pour la même cause, essentiellement Iris, qui tout au long de cette BD vont leur apporter une mine d’informations, d’exemples et d’illustrations leur permettant de mieux cerner leur sujet de travail.
Combien de temps la planète et sa biodiversité pourront-elles encore supporter les erreurs de l’homme et être habitable face à la « fragilisation du vivant » ?
Par maude, le 6 juin 2024
-
Scénariste :
-
dessinateur :
-
Éditeur :
-
Sortie :
-
ISBN :
9782810202614
Publicité
Notre avis sur Le vivant à vif
Je pourrais passer des heures à décrire ce livre tant la quantité et la qualité d’informations données est incroyable. Passionnant et horrifiant à la fois dans la capacité qu’il a à nous ouvrir les yeux.
Quel exploit d’avoir réussi à condenser dans ce roman graphique tant d’images et de détails, que ce soit au niveau du dessin que du texte.
L’on s’intéresse aussi bien au monde marin que terrestre, à la faune, la flore, le végétal, le déplacement de l’eau, les inégales répartitions de ressources, la pollution, la mutation agricole, notre nourriture etc..
Au fil de la lecture le constat est effarant, qu’il porte sur nos interactions avec cette biodiversité, la rapidité de la colonisation de la terre par l’être humain ou encore la destruction des ressources terrestres. Le plus souvent afin de répondre aux besoins que l’on s’est créés. L’on ouvre les yeux sur l’empreinte écologique de chacune de nos actions. Alors qu’habituellement, l’homme a plus souvent tendance à s’attarder aux conséquences plus qu’aux causes, ici aucun autre choix n’est possible que de prendre conscience de l’ampleur de la catastrophe qui se joue sur la biodiversité et de ce fait sur les dangers qui en découlent.
Alors voilà, que faire ? Comment agir ? Est-il possible d’enrayer ce qui se joue ? Quel héritage nous-même et les générations passées laissent-elles à nos enfants ?
Vous êtes-vous déjà projeté dans quelques années, être informé de la mort du dernier oiseau, tigre ou éléphant existant ?
Tout est expliqué de manière simple rendant cette BD accessible à un large public, et pourquoi pas dès l’adolescence de façon à mieux sensibiliser les plus jeunes.
En suivant Bernard, un paléontologue, les deux lycéens prendront connaissance des 5 grandes crises déjà traversées par la biodiversité, permettant de mieux cerner l’évolution de l’environnement face à ce qu’il traverse comme danger ou changement .N’ont survécu que les espèces ayant réussi à s’adapter. Ces changements climatiques et l’impact biologique qui en ont à chaque fois découlé ont amené l’écosystème à développer un nouveau mode de fonctionnement.
Rappelons que l’aube de cette 6ème extinction, contrairement à toutes les autres, est pour la première fois due à une seule espèce: L’homme
Bon en dehors de la séance de psychologue nécessaire à la suite de cette prise de conscience , elle n’en est pas moins une mine d’or de constats et d’espoirs.
Premièrement pour notre planète, car au delà de l’angoisse première de fin de lecture, en comprenant que la prochaine grande crise que l’être humain traversera ne signera certainement pas la fin de tout mais un grand changement durant lequel le monde saura certainement s’adapter même si ce n’est pas le cas pour notre espèce. Ce sera peut-être le prix à payer pour avoir été « les artisans de notre propre extinction ».
OUF ! Le 4ème et dernier chapitre nous demande de tendre l’oreille, sur l’addition de tous les efforts progressant de chacun, sur tout ce qui peut être fait et toutes ces choses qui changent au profit d’un meilleur monde.
Il en appelle à la responsabilité de chacun dans notre survie, nous encourageant à ne plus fermer les yeux, à ne plus compter sur l’autre ou sur de possibles décisions politiques. Le temps n’est plus de constater mais d’agir !
Je recommande, je recommande, et j’encourage les lecteurs frileux devant tant de texte, à persévérer, vous ne serez pas déçus !
Par Maude, le 6 juin 2024