Le voleur d'amour

L’histoire débute dans les années 2000. Alors que sa jeune amante dort non loin de lui, Adrian van Gott se retire dans son boudoir secret pour y rédiger une dernière lettre à celle qu’il aime. Il entreprend de lui raconter sa longue histoire, sa naissance en 1769, peu de temps après que son frère et sa sœur ont succombé de la scarlatine. Il évoque sa mère et son père qui se sont progressivement éloignés de lui, son arrivée chez les jésuites, ses fugues, ses rencontres au fil des ans et cet étrange pouvoir/malédiction qu’il a acquis d’aspirer les sentiments amoureux chez ses multiples maîtresses, de leur insuffler en retour un amour immodéré à son égard… Les années, les siècles passent et aujourd’hui, lassé de ces expériences, Adrian s’est isolé dans son imposante demeure au cœur de Manhattan, désireux qu’un jour tout ça s’arrête enfin…

Par fredgri, le 2 novembre 2024

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Notre avis sur Le voleur d’amour

Finement adapté du roman de Richard Malka sorti en 2021, cette histoire nous présente un noble ayant la capacité de se nourrir des sentiments des autres, à la façon d’un vampire nouvelle génération.
Sur 200 pages, Yannick Corboz nous transporte à travers le temps, dans les pas du jeune Adrian Van Gott, issu d’une riche famille, qui va découvrir la vie en solitaire, obligé de se débrouiller rapidement tous seul, négligé affectueusement par ses parents. D’un caractère sensible et émotif, le jeune homme se rend très vite compte que sa vie va désormais tourner autour des sens et des sentiments. De ce fait, le graphisme doux de Corboz est en parfaite harmonie avec les ambiances suaves et charnelles qui se dégagent de certaines planches, sans pour autant tomber dans le démonstratif trop racoleur.

Dès les premières pages, on entre dans un univers ouaté ou le héros évolue doucement au fil de ses expériences. L’histoire est très prenante, une vie faite de rencontres, de plaisirs, de découvertes… Et même si le rythme est lent, nous perdant parfois dans les méandres de ces péripéties sentimentales, on est gagné par le ton et la délicatesse du travail de Yannick Corboz qui nous entraîne littéralement dans un autre monde, en marge de la Grande Histoire, des siècles qui se déroulent sous nos yeux.

En contre partie, Adrian étire ses confidences, au point de nous donner l’impression de quelques longueurs dans le récit, dans le déroulé de l’intrigue. On apprécie la lecture, la beauté des planches, mais à un moment on se dit que ça aurait peut-être gagné à être légèrement plus ramassé, moins dilué.

Le voleur d’amour reste un voyage envoutant, dans les traces d’un jeune homme éprit de rencontres diverses, une véritable plongée au cœur de la sensualité.
Pour les amateurs de très belles pages en couleurs directes.

Par FredGri, le 2 novembre 2024

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