Le voyageur

Patrick est aigri. A 50 ans, il vit encore avec sa mère acariâtre. Son quotidien est terne et il passe, au travail, pour un éternel râleur. Gardien au musée du Louvre, il doit souvent veiller sur la salle où se trouve la Joconde, au point qu’il ne supporter plus ce tableau qui attire toute la lumière à lui.

Mais, un jour, il entend un voix semblant venir de l’oeuvre. Patrick s’approche. Il est alors happé par le tableau et se retrouve propulser dans l’univers de la Joconde et de son créateur, dans une Toscane aussi mystérieuse qu’envoutante. Il a peut-être l’occasion d’ouvrir enfin les yeux sur les beautés de la vie.

Par legoffe, le 19 mars 2023

Notre avis sur Le voyageur

Les éditions Daniel Maghen aiment ce qui est beau. Leur galerie et leurs livres évoquent ainsi l’art d’un point de vue esthétique, mais également émotionnel. Et ce nouveau roman graphique fait, à lui seul, la synthèse de tout cela. Les superbes aquarelles de Joël Alessandra sont au service d’une histoire intimiste, aux messages plein d’espoir et d’optimisme.

Le pari de Théa Rojzman était audacieux : scruter l’âme humaine et les aspirations à avoir une vie plus belle grâce… au tableau de la Joconde ! Cela aurait pu être bizarre, ennuyeux, voire fumeux. Mais il n’en est rien ! C’est même le contraire. Tout ce qui paraitrait incroyable semble soudain presque naturel. La plongée dans le tableau est une étonnante métaphore de l’exploration de son soi profond.

Ce voyage, Patrick va le faire plusieurs fois dans la bande dessinée et, se faisant, il va évoluer grâce à ses échanges avec d’autres personnages de l’époque de Léonard de Vinci.

Joël Alessandra fait le choix, intéressant, de traiter graphiquement Patrick et son quotidien dans des tons monochromes bleus. Seuls les oeuvres d’arts, notamment celles du Louvre, apparaissent en couleur. Quant aux planches entièrement en couleurs, elles ont pour décor les scènes où le gardien se retrouve propulsé en Toscane.
De cette manière, on ressent d’autant mieux l’état d’esprit de Patrick. Son quotidien morne n’a pour phare que les peintures ou les sculptures, même s’il n’en prend pas forcément conscience. Il doit entreprendre un chemin vers la lumière, ce qu’il fait progressivement.

En parlant de lumière, on ne peut qu’être admiratif du travail d’Alessandra, surtout lorsqu’il dessine la Toscane. Elle a quelque chose d’envoutant et d’indéniablement attirant.

Ce livre, emplit d’espérance, est un voyage intérieur autant qu’un appel à partir à la découverte du Monde dans ce qu’il a de beau. Il ne faut pas s’en priver.

Par Legoffe, le 19 mars 2023

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