Le voyageur

 
Patrick a cinquante ans. Il est célibataire et vit encore chez son acariâtre mère. Patrick n’a pas la joie de vivre et ce n’est pas grâce à son métier, gardien de musée, qu’il peut s’épanouir. Patrick en est même venu à maudire, lors de ses longues journées de service, les touristes et les visiteurs qui, heureux, enjoués, viennent admirer la Joconde. Lui, il ne peut plus la voir en peinture, la Joconde… Quelle conne ! Elle lui ressort vraiment par les trous de nez…

Or, un jour Mona Lisa… l’appella ! Interloqué, Patrick s’approcha du mythique tableau et fut comme aspiré à l’intérieur…
 

Par sylvestre, le 3 avril 2023

Publicité

Notre avis sur Le voyageur

 
Il y a ce contraste entre la morosité qui préside au quotidien de Patrick et l’insouciance contagieuse des gens en vacances qu’il côtoie… Il y a le contraste entre l’étroitesse chromatique choisie pour le quotidien terre-à-terre de l’histoire et l’éventail des chatoyantes couleurs réservées aux voyages du gardien de musée au-delà de la toile depuis laquelle Mona Lisa le regarde tous les jours. Il y a aussi et enfin ce fantasme du passage "de l’autre côté"… C’est un grand classique de la fiction fantastique et on se souvient y avoir goûté dans Le passe-muraille, dans La rose pourpre du Caire, dans Ghost ou dans Les contes de Narnya ; et dans tellement tant d’autres, en vérité ! Ces contrastes et ces fantasmes sont dans cette bande dessinée au service de la découverte de lui-même d’un triste personnage à qui il fallait une aide extérieur, un déclencheur, pour concevoir qu’il ne tenait qu’à lui de s’inventer autrement et de trouver enfin le plaisir d’aller vers les autres.

Une belle fable signée Théa Rojzman et portée par les aquarelles de Joël Alessandra au cours de laquelle vous reconnaîtrez de nombreux tableaux et réfléchirez, avec Patrick, au gré des rencontres qu’il fait, au sens qu’on peut donner à sa vie. Pas intimiste, mais volontiers introspectif.
 
 

Par Sylvestre, le 3 avril 2023

Publicité