Lebensborn

Lors d’un trajet en bus, Isabelle Maroger portant son bébé se confronte aux dires d’une passagère complimentant les caractéristiques physiques de son enfant en ajoutant : blond aux yeux bleus « ça devient rare comme race ».
Profondément chamboulée par l’écho que cette expérience pouvait faire à sa propre histoire familiale, cette dernière a choisi de raconter l’histoire de sa mère et de mettre en lumière une page du passé.
C’est lors d’un cours d’histoire sur la sélection raciale élaborée par les nazis qu’Isabelle, alors adolescente, entend pour la première fois parler de ces « lebensborn » et fait immédiatement le lien avec la naissance et les origines norvégiennes de sa mère qui fut adoptée…
Et si le culte que la famille vouait à la Norvège cachait en réalité une toute autre réalité ?
Ce roman graphique nous entraîne dans une quête d’identité, une enquête menée par isabelle et sa mère afin de lever le voile sur leurs origines et retrouver les parents biologiques de cette dernière.

Dans les années 40 des pouponnières furent créées afin de faire naître massivement des aryens alors qu’au même moment des camps se chargeaient d’exterminer des juifs.

Par maude, le 13 juillet 2024

Notre avis sur Lebensborn

Lebensborn peut être traduit par « fontaines de vie », Cette association allemande gérée par la SS cherchait à « créer » une race aryenne pure. En plus de favoriser les naissances entre SS et femmes choisies pour leurs cheveux blonds et leurs yeux bleus, d’autres pratiques consistaient à arracher des enfants aux caractéristiques souhaitées, à leurs parents.

Tout cela fut d’abord perçu comme une légende, jusqu’à ce qu’enquête soit menée. Cette BD permet d’en apprendre plus sur une face cachée et fort méconnue de cette guerre. L’on découvre une autre branche de l’horreur nazie.

Le fil conducteur de cette lecture est parfaitement maîtrisé, l’on suit facilement toutes les périodes et étapes menant à la découverte des origines, des retrouvailles et des bouleversements. L’histoire est pleine de rebondissements sans oublier des notes d’humour.

Très complet, ce récit nous apporte de nombreux détails, son caractère autobiographique donne encore plus d’authenticité et de poids à la lecture, nous touchant profondément.  

La manière dont l’auteur raconte tout cela reste légère et émouvante sans tomber dans le drame ou la victimisation, très facile à lire, l’on s’attache à chaque personnage. Tout comme dans le récit, l’on perçoit l’intime à travers les détails apportés dans le dessin. Les illustrations douces et simples peuvent s’apparenter à celles que l’on retrouve dans des albums dédiés à la jeunesse.

Ce livre nous plonge également dans des sujets d’actualité, à un moment où le racisme ordinaire est toujours présent et où la condition de la femme pose toujours question.

Un récit intimiste dans une grande histoire !

Par Maude, le 13 juillet 2024

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