LEFRANC
Le repaire du loup - Fac-similé

Les éditions Casterman poursuivent leur généreuse politique éditoriale concernant la republication des aventures de Lefranc telles qu’elles avaient été éditées lors de leurs sorties initiales. En ce mois de septembre 2009, c’est donc au tour de "Le repaire du loup", 4ème album de cette saga journalisto-policière, d’être publié dans sa forme originelle.

De facture luxueuse (dos toilé, couvertures à l’ancienne, papier au grammage épais), cette équipée parue dans le journal Tintin en 1970 pousse le personnage cher à Jacques Martin à œuvrer dans une sorte de huis clos forcé, à la suite de la destruction du seul moyen de communication avec l’extérieur.

Ficelée savamment, l’intrigue est fort bien portée par le héros, prévenant et observateur, qui paye de sa personne dans un milieu naturel d’une beauté qui se révèle fatale pour certains. La suspicion est de mise au regard des réactions comploteuses et agissements sournois des autochtones qui, on le perçoit très rapidement, ont quelque chose de grave à cacher. Ce secret sera donc à découvrir et distillera, tout au long de l’enquête, une ambiance constante captivante.

Considérant le gros travail qu’il menait sur sa série fétiche "Alix", Jacques Martin a dû confier le dessin à un de ses coéquipiers du journal Tintin, à savoir Bob de Moor. Véritable virtuose dans l’art de se fondre dans le travail des autres, ayant fait largement ses preuves dans la réalisation des décors des aventures de "Tintin", ce dernier parvient haut la main à dessiner l’album sans faillir. Les décors montagnards sous la neige l’inspirent grandement et lui permettent de faire œuvrer, dans un souci du détail avéré, toute une palette de personnages à la représentation adroitement diversifiée.

A noter que cette édition spéciale permet de connaître plus en profondeur le travail effectué par les deux auteurs qui, pour arriver à leurs fins, se sont inspirés de faits et de lieux réels. A ce titre, un cahier de16 pages viendra compléter l’aventure et lèvera le rideau sur des coulisses très intéressantes.

Une très belle initiative aux accents anciens qui fleure bon la nostalgie et la mise en valeur d’un travail de référence.
 

Par Phibes, le 2 novembre 2009