Legacies

Dès le début on est marqué par cette ressemblance entre l’approche de ce scénario et celle de Marvels de Busiek et Ross, paru, lui, en 94. En effet, pour l’occasion, un journaliste nous racontait comment il avait perçu l’histoire des super-héros depuis leur première apparition jusqu’à maintenant…

Car, voilà, on ne peut s’empêcher de faire le parallèle. C’est vrai que maintenant, la démarche manque un peu d’originalité, de peps, et que le "prétexte" qui se cache derrière ce témoin (à savoir, avoir un élément constant, commun à toutes les périodes traversées), mériterait d’avoir un peu plus d’immersion dans l’univers lui même. Mais le scénario garde son côté très prenant avec sa synthèse de près de 70 ans d’histoire. Bon, c’est en effet, très synthétique, on passe assez abruptement d’une grosse période à une autre et très vite le fond perd aussi de son côté "regard sur un phénomène" comme c’était le cas dans le premier tiers de l’album pour évoquer très vaguement les périodes traversées. D’autant que comme tout est vu des yeux d’un personnage "normal" on n’a pas forcément ni l’explication des phénomènes, ni la conclusion…

Mais alors, me direz-vous, pourquoi diable ai-je bien aimé ce récit ?
Parce que c’est un ensemble. Le côté classique et évasif du scénario est rapidement rehaussé par le graphisme sans faute des différentes équipes, que ce soit au travers de l’histoire principale ou bien des bach-up. Car nous avons quand même droit à Andy Kubert, Joe Kubert, José Luis Garcia Lopez, Dave Gibbons, George Perez, Scott Kolins, Jerry Ordway, Frank Quitely, Gary Frank, J.G. Jones, J.H. Williams 3, Bill Sienkiewicz, Brian Bolland, Jesus Saiz, Dan Jurgens, Walt Simonson, Keith Giffen… Un vrai florilège de super artistes… C’est tout simplement magnifique du début à la fin (avec pour ma part une vraie préférence pour les planches de Garcia Lopez encrées par Gibbons !!!) Alors peut-être qu’en effet le projet séduit d’abord par ses visuels, qu’il tient avant tout par là, plus que par le scénario qui peut donner l’impression d’être assez commun, néanmoins Len Wein, un vieux de la vieille, s’en sort très bien dans cet exercice de présentation de l’univers DC à un éventuel nouveau lectorat. Dans une période de grosse refonte chez DC, de remise en question pour regagner des lecteurs qui partent soi-disant à cause d’une histoire trop lourde, il peut être en effet intéressant de refaire un petit point.

Ce Legacies ne marquera certainement pas plus les esprits que ça, mais je vous en conseille tout de même la lecture, au moins pour le plaisir des yeux et ensuite pour juste passer un moment sympa !

Par FredGri, le 2 novembre 2011