LEGENDE DES NUEES ECARLATES (LA)
Le trait parfait

La légende des nuées écarlates devait être une trilogie. Finalement, cela sera une tétralogie.

Cette série, imaginée par Saverio Tenuta, est assez belle malgré sa violence. L’auteur continue, petit à petit, de nous donner des pans du passé du ronin, Raido. Nous allons découvrir comment il fut enlever à son peuple, comment il a perdu son bras et son œil et quel est le lien qui le lie aux loups, les izunas. Vous saurez aussi pourquoi il est à la recherche de Meiki. Tenuta montre aussi comment le nouveau gouvernement instaure la terreur dans la ville. Le châtiment réservé à ceux qui n’obéissent pas aux lois est horrible. Cela m’a donné la chair de poule. Tenuta poursuit donc avec brio la quête de son ronin sans mémoire.

Mais là où Tenuta me surprend encore une fois, c’est par le graphisme. Certaines planches sont d’une grande beauté. Il fait jaillir la couleur comme rarement le lecteur en a été témoin. Les scènes de neige sont à pleurer. Le moindre détail ressort (regardez bien les soldats qui massacrent le village de Raido jeune). Tenuta réinvente le ralenti en bandes dessinées ; tenez, prenez juste la page 11 et étudiez sa construction. Une autre scène est aussi puissante, une scène où le rouge (couleur des costumes et du sang) se marie au blanc (couleur de la neige et des izunas). Dans cette partie, vous allez assister au combat de Raido contre une de ces créatures. Un combat où il n’y a pas besoin de mots, de textes pour être témoin de cette violence.

Tenuta est un grand artiste, un auteur complet. Avec La légende des nuées écarlates, il signe une œuvre forte qui va vite devenir un must du genre.

Par BERTHOLD, le 15 novembre 2009