LEGENDE DU CHANGELING (LA)
Le croque-mitaine

Londres a été fatale aux parents adoptifs de Scrubby. En effet, son père, Thomas, a été tué lors d’une manifestation à Hyde Park et sa mère, Betty, s’est suicidée par dépit. Aussi, totalement livré à lui-même, il se doit de travailler à l’image de sa sœur Sheela qui a été embauchée au "Princess Alice" comme serveuse. C’est le vieux du wistman wood qui trouve un emploi à la mine locale. En ces lieux, à prime abord, sombres et dangereux, gérés par un consortium de bourgeois peu scrupuleux, Scrubby va renouveler le contact avec le petit peuple du monde d’en bas mais aussi va y trouver l’expression d’une menace qui le suit à la trace.
 

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur LEGENDE DU CHANGELING (LA) #2 – Le croque-mitaine

Le jeune Scrubby revient enfin à nous pour la poursuite de ses aventures légendaires dans un Londres à l’époque victorienne qui ne lui fait pas de cadeaux. En effet, ce petit être de la taille d’un lutin, qui a le pouvoir de se muer entre deux mondes (visible et invisible), a perdu son père à la suite d’un assassinat (voir tome 1) et voit sa mère, en ce début d’épisode, se suicider. Pourtant, enfant dans l’âme, il parvient à s’adapter à sa nouvelle condition d’orphelin et à se mettre au travail dans une mine dont les profondes galeries vont lui ouvrir un monde qu’il n’aime que trop.

Pas de doute à avoir, l’elficologue averti qu’est Pierre Dubois est toujours bien inspiré et gère les pérégrinations tumultueuses du frêle rouquin d’une main bien assurée. A ce titre, hormis l’ambiance historique londonienne et l’émancipation des "joues creuses", il nous ouvre d’avantage le monde parallèle merveilleux et chaotique de ce petit peuple aux codes bien établis. Dans ce dernier, le lecteur pourra y trouver la bienséance comme la méchanceté la plus avilissante. On y croisera le "knocker", sorte d’esprit de la mine chargé de protéger les mineurs et de les guider sur les gisements. Dans une ambiance proche de l’enfer, on y côtoiera les dragons et leurs humeurs brûlantes, à la fois bienveillantes et destructrices. Mais aussi, on y retrouvera le ténébreux croque-mitaine, véritable opposant à Scrubby, personnage omniprésent incarnant la peur et qui contrebalance la bonhomie du monde mythique.

La légende dont il est question et qui est suivie de près par le conseil des sages du monde féerique, conserve son attrait grâce au mélange harmonieux entre notre dimension et celle du petit monde. On se laisse transporter par la féerie ambiante qui réveille le côté puéril de notre personne et nous emmène dans des structures "miragineuses" que le scénariste sait faire parler.

Cette atmosphère fantastique est également portée par les beaux graphiques de Xavier Fourquemin qui drainent une certaine frénésie dans les périples du petit Scrubby. Ce dernier dégage parfaitement l’insouciance de l’enfant de douze ans, la naïveté et le pouvoir d’adaptation à toute sorte de situations même les plus dramatiques. Son expressivité, tout comme les autres personnages, se mesure à ses yeux, ses mimiques les plus intimes. Le travail sur les décors est également appréciable. Qu’ils soient d’inspiration mythique ou réelle, ils ont l’avantage d’être convaincants et bien restitués dans une colorisation bien à propos.

La légende du Changeling est en cours. Mais encore, son avènement est parsemé de d’incertitudes noires auxquelles le petit Scrubby va devoir être confronté. Pour cela, comptons sur sa bonne fée !
 

Par Phibes, le 14 mai 2009

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