LÉONARD & SALAÏ
Il Salaïno

Le récit commence à Florence en 1490 Léonard de Vinci fait la connaissance de Salaï, un jeune vagabond venu voler des fruits. Très vite entre les deux débute une relation amoureuse qui va durer très longtemps. Le maître est alors au sommet de sa gloire, il fait partie des grands noms, comme Michel-Ange, mais les mécènes se font rares, d’autant que le maître ne tient pas trop ses délais…

Par fredgri, le 13 avril 2014

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Notre avis sur LÉONARD & SALAÏ # – Il Salaïno

Quel curieux album que ce Léonard & Salaï !
Car d’une part on a un album absolument sublime graphiquement, complètement en phase avec la période traitée. On sent l’incroyable travail de restitution historique sur les décors, de même que le style de De Vinci au travers des tableaux, des croquis etc. reconstitués par Lacombe ! Il y a une vraie virtuosité de la part des deux artistes qui rendent ici un brillant hommage à l’une des plus prestigieuses périodes de l’histoire de l’Art !
En contre partie, je trouve que le scénario pèche un peu par manque d’approfondissement ! Car les personnalités ne sont le plus souvent qu’à peine ébauchées, se cantonnant la plupart du temps dans une suite de situations qui ne leur permettent pas de réellement s’épanouir ! De plus, le traitement très doux du graphisme nous donne sans cesse l’impression que Salaï n’a que 10/12 ans tout du long ! Ainsi, progressivement, on a le sentiment que l’album glisse le long de cette relation entre Léonard et Salaï, ce jeune "assistant" androgyne à la troublante beauté qui aurait servi de nombreuses fois de modèle à de Vinci, certain allant même jusqu’à avancer que La Joconde aurait ses traits. Le jeune homme reste mystérieux, investit l’atelier de De Vinci, il passe de protégé à modèle et devient même peintre. On se dit alors qu’il est peut-être bon de se documenter un minimum à côté pour mieux appréhender les diverses subtilités de ce qui nous est montré !

On sent que c’est une période charnière pour l’artiste qui multiplie ses champs d’action, qui vit son homosexualité sans trop se cacher (après l’avoir même nié), mais qui ne croule pas sous les commandes, ayant la fâcheuse tendance à étirer ses délais de livraison. Il doit partir de Florence, aller à Mantoue puis à Venise, il se met au service des Borgias, fait ses expériences d’ailes volantes, il éblouit tout le monde… Mais on ne fait que survoler ces évènements qui ne sont qu’évoqués, sans tension particulière, c’est étrange, comme si les auteurs ne souhaitaient pas s’appesantir sur les détails, comme s’ils ne voulaient garder que les atmosphères…
Et pourquoi pas !
Car en effet, tel quel l’album se tient très bien, on perd peut etre de vu qu’il est question du plus grand génie de l’Art qui fut, pour focaliser sur ces deux êtres qui s’aiment, qui parcourent leur époque, le tout baigné dans une atmosphère graphique presque éthérée, avec des éclairages très doux, magnifique reconstitution de ce que la vie pouvait être à l’époque !

Ce premier volume va certainement prendre de l’ampleur avec la suite et même si j’ai accroché quelques petits doutes sur le traitement scénaristique je dois bien admettre que j’ai beaucoup aimé cette lecture, et pas seulement pour ses dessins.
Une nouvelle fois, la collection Noctambule de Soleil met en avant une identité artistique très forte au travers d’un album remarquablement édité, sans oublier le dossier en fin de volume qui revient sur la collaboration entre Lacombe et Echegoyen, avec des extraits d’interview, des illustrations et même une chronologie de la vie du peintre !

Très conseillé !

Par FredGri, le 13 avril 2014

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