Léopoldville 60

Nous retrouvons Kathleen Van Overstraeten, deux ans après que l’Exposition Universelle de Bruxelles se soit terminée. Elle travaille dorénavant pour la Sabena, la compagnie d’aviation belge, et se retrouve ainsi sur les lignes long courriers qui font notamment route vers le Congo Belge, et plus particulièrement Léopoldville ! Sur place, elle retrouve son amie Monique dont les parents tiennent une pension de famille au centre ville. Mais très vite, la belle hôtesse découvre que la situation est tendue dans le pays, les indépendantistes veulent faire entendre leur voix, au détriment d’une population blanche bien installée et les altercations sont de plus en plus fréquentes. Tandis que se rapproche le congrès qui réunira le roi Baudoin et Joseph Kasa-Vubu, le futur président du pays, Kathleen se retrouve en plein récit d’espionnage qui va mettre à mal sa propre existence, ainsi que son travail…

Par fredgri, le 23 octobre 2019

Notre avis sur Léopoldville 60

Un an et demi après l’excellent "Sourire 68" des mêmes auteurs, Kathleen revient se mêler de ce qui ne la regarde à priori pas, entrant ainsi de plein fouet dans une intrigue d’espionnage des plus dangereuses.

L’année prochaine marquera les 60 ans de l’indépendance du Congo et les auteurs profitent de cet évènement à venir pour nous entraîner dans une période très mouvementée de fin de régime ou s’opposent les aspirations très légitimes des congolais et les angoisses des colons qui se demandent ce qui se profile pour eux !
Patrick Weber construit ainsi un récit extrêmement bien ficelé, qui mêle très adroitement une intrigue très précise, l’histoire du Congo et de la Belgique, et une documentation particulièrement bien dosée. Le scénario n’est jamais redondant, ni même excessivement didactique, nous découvrons ce qu’il faut sans s’éterniser dans les détails, ce qui rend cette lecture fluide et captivante ! Un bon album très prenant qui nous apprend beaucoup de choses tout en restant accessible et clair !
Car même si l’Histoire qui nous est présentée est complexe, que les enjeux sont multiples, avec des ingérences étrangères qui louchent sur les mines d’Uranium que les sous-sols congolais contiennent, il est surtout question ici d’une héroïne qui veut aider ses amis submergés par la situation et qui va user de toute son ingéniosité pour déjouer les plans de ceux qui veulent lui faire du mal !

Aux crayons, nous retrouvons Baudouin Deville qui nous avait déjà enchanté sur Sourire 68 ou précédemment sur les tomes des Esclaves de la Torpeur pour Dargaud. Son magnifique trait ligne claire rend subtilement hommage à cette école belge, héritière des grands comme Edgar P. Jacobs, complètement au service d’une narration délicieusement vintage et très efficace ! C’est beau et très documenté, avec un soucis porté aux détails, à l’exactitude des lieux qui fait plaisir à voir !

Le dossier final revient sur les différents points abordés dans l’album, sur l’Histoire, ainsi que sur Léopoldville (avec une liste de coins à aller voir !!!) C’est passionnant d’un bout à l’autre !

Une nouvelle fois, le duo Weber/Deville nous offre une belle nouveauté que je vous encourage vivement à découvrir.
D’autant que le Sourire… est dors et déjà optionné par un gros producteur pour être ensuite adapté… Alors croisons les doigts !

Par FredGri, le 23 octobre 2019

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