Les 3 vies d'Arminé

Quand Frédo Burguière, le chanteur des Ogres de Barback, émet l’envie de se rapprocher de ses origines arméniennes, son ami Daniel lui conseille d’aller voir Arminé. Elle vit à Gyumri quand, en 1988, un tremblement de terre dévaste cette région de l’Arménie et la laisse amputée des deux jambes. Elle ne baisse pas les bras et se lance alors dans le Handiski qui la mène jusqu’aux Jeux Olympiques. Aujourd’hui elle est investie dans l’aide aux Handicapés. Pendant ce temps, Fredo visite le pays, rencontre des gens et redécouvre un pays qu’il ne connaissait finalement qu’assez mal, rejoint à un moment donné par Aurel, son copain dessinateur de BD…

Par fredgri, le 5 avril 2023

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Notre avis sur Les 3 vies d’Arminé

Bien que le titre de l’album tourne autour de la vie d’Arminé, très vite, on comprend, en ouvrant les premières pages qu’il va surtout être question de nous permettre de découvrir l’Arménie elle-même, un pays très vivement marqué par les tragédies, qu’il s’agisse du génocide en 1915 ou du tremblement de terre en 1988.
Ainsi, à travers le regard de Fredo Burguière et les pinceaux d’Aurel, nous plongeons dans une sorte de visite guidée informelle de cette culture, cette Histoire et ce peuple très accueillant. Nous les suivons en voiture, s’arrêtant pour un mini-bœuf improvisé sur une place, prendre l’éparo avec des inconnu ou se rendre à la visite guidée d’un musée. L’expérience est riche, généreuse, mais très révélatrice aussi d’un pays accueillant, mais aux profondes cicatrices.

Le scénario à quatre mains est d’ailleurs très adroitement mené, car les auteurs alternent des planches, des pages illustrées, des photos dessinées pour bien marquer ce sentiments de voir des instantanés pris au cours d’une longue balade pleine de belles rencontres. Fredo Burguière se confie sur ses impressions, ses doutes, sur cette envie de percer le secret d’un pays où se sont développées les racines de sa famille. Cette sincérité est d’ailleurs très touchante, car elle rend le récit très immersif, presque palpable.
Il n’est ici pas question de juger, ni de porter un regard critique, mais bel et bien de recevoir ce qui nous est montré.

En accompagnement, Simon Abkarian, l’acteur arménien, et Raymond Kévorkian, le président de la Fondation Musée-Institut du Génocide des Arméniens à Erevan, reviennent plus précisément sur l’histoire du pays et ses turbulents soubresauts qui ont marqué au fer rouge la population.

Un album à la fois émouvant et d’une grande finesse.

Très vivement conseillé !

Par FredGri, le 5 avril 2023

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