Les âmes fendues

Loin des représentations traditionnelles et des fantasmes que peut susciter un endroit comme l’hôpital psychiatrique, Les âmes fendues nous font découvrir le quotidien du Centre hospitalier Camille Claudel, en Charente, plongeant le lecteur dans le quotidien des relations entre soignants et patients.

Par v-degache, le 13 février 2024

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Notre avis sur Les âmes fendues

Les âmes fendues nous entraine au cœur du Centre hospitalier Camille Claudel, établissement public de santé mentale de Charente, proche d’Angoulême. Après un rapide historique, Xavier Bétaucourt (scénario) et Jean-Luc Loyer (dessin) nous font découvrir le quotidien du personnel médical et des malades, en particulier celui des patients suivis pour schizophrénie. Bien loin de l’idée que l’on peut se faire d’un hôpital psychiatrique comme lieu d’enfermement et de relégation de ceux que la société jugerait « asociaux », on découvre que le centre fonctionne en réseau avec de nombreuses structures extrahospitalières dispatchées sur le territoire charentais, et que l’hospitalisation complète n’est plus automatique, rapprochant ainsi les patients de leurs lieux de vie, faisant intervenir de nombreux acteurs dans le suivi, en partie hors les murs.

Le scénario ne se focalise pas sur quelques « âmes fendues » que l’on suivrait au fil des 120 pages, mais multiplie les personnages, les lieux, et les intervenants, le tout avec une approche très empathique permettant au lecteur de déconstruire l’idée qu’il peut se faire des maladies mentales. Les « enquêteurs » s’effacent pour mieux mettre en lumière le quotidien de l’hôpital et les interactions entre soignants et patients. Le dessin de Jean-Luc Loyer (Gargantua) trouve le ton juste, avec un graphisme semi-réaliste parsemé de ce qu’il faut de poésie.

Même si ces Âmes fendues n’est pas le premier ouvrage à traiter d’un tel sujet, son approche est particulièrement réussie et en fait un livre passionnant et sensible. À découvrir !

Par V. DEGACHE, le 13 février 2024

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