Les assiégés

Suite au hold-up réalisé dans un bureau de poste, trois truands italiens doivent attendre l’arrivée d’un quatrième homme avant de se partager le butin, et de partir chacun de son côté. Alors que Cannemo, chef du groupe, sort une bouteille de vin pour arroser le succès de l’opération, un tableau entreposé là, et représentant un immeuble éventré, lui rappelle l’histoire de ce dernier, que la police a dû assiéger afin d’en chasser les habitants, il y a quinze ans…

Par v-degache, le 24 mai 2022

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Notre avis sur Les assiégés

Trois caïds se retrouvent après un casse dans une maison isolée. Dans un coin de la pièce, un mystérieux tableau représentant l’immeuble ONPI éventré, amène le boss Cannemo à raconter l’histoire de ce dernier, ainsi que celle de ses occupants, à ses deux acolytes, en attendant l’arrivée d’un quatrième homme.
Le récit enchaine alors une succession de portraits, d’histoires personnelles entremêlées, marquées souvent par des drames, des meurtres, des mystères, et des non-dits. Toute cette galerie de personnages refuse d’être expulsée de son immeuble par la police, et se retrouve donc assiégée par celle-ci !

Le duo Stefano Nardella et Vicenzo Bizzarri, qui avait déjà collaboré sur La cité des trois saints (Sarbacane, 2017), livre plus qu’un simple polar, lorgnant du côté du néoréalisme italien, donnant une empreinte sociale au récit, avec ces gueules marquées par la vie, qui refusent d’être reléguées en dehors de la ville, et de subir cette expropriation.
Le peintre fou, auteur de l’œuvre qui déclenche l’histoire de ces hommes et de ces femmes, narrée par le chef des malfrats, est la pierre angulaire de l’immeuble, figure inquiétante, secrète, dont les œuvres servent d’amorce à chaque chapitre de la BD. A coups de flashbacks, le scénario tisse une toile qui réunit ces personnages, le dessin semi-réaliste de Bizzarri les croquant soit comme des figures inquiétantes, soit comme des désespérés, refusant un nouveau déclassement social qu’entrainerait leur expulsion.

Les assiégés est un polar survitaminé et politique, joliment servi par le dessin et les couleurs de V. Bizzarri, bien qu’une grande partie des scènes se passe dans une pénombre oppressante, et le scénario bien ficelé de S. Nardella.

Fortement recommandable, et, malheureusement, trop vite lu !

Par V. DEGACHE, le 24 mai 2022

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