Les aventures Africaines de Giuseppe Bergman

Quand j’ai commencé à écrire pour Sceneario, je me suis rendu compte que ma façon de lire un album changeait progressivement, mon œil décortiquait de plus en plus le scénario, observait les planches, je me rendais compte que je n’étais plus un lecteur si passif finalement. Ainsi, en ouvrant les premières planches, j’essaye de distinguer ou va aller l’histoire, j’essaye de trouver des thématiques ou je en sais quoi du genre… Oh, je ne le fais pas si consciemment, ça non ! simplement mon geste de rédacteur est un geste d’analyse, pour aller plus au fond des choses !

Avec cette série, ces réflexes sont pratiquement annulés ;-))

En effet, il n’y a plus aucun repère, le discours de Manara traite de l’aventure, de ses codes, des multiples ficelles qui la composent, mais aussi du langage graphique, de l’acte de créer, de s’identifier et se perdre dans une histoire, d’être un héros exigent ! L’histoire, la vraie passe en second, peut importe si cela signifie quelque chose au fond…

C’est peut-être cet aspect qui me gène le plus en fait ! Certes, j’aime les filles de Manara, oui, je trouve ses rythmes vraiment très entraînant mais finalement, on se lasse assez vite de ces 172 pages sans queue ni tête !

Attention… Je trouve cette démarche très intéressante quand même, ne vous détrompez pas, il s’avère juste que cet album s’adresse à un publique qui se pose le même genre de question que l’auteur, qui pourra se retrouver dans tout ça… De plus ces histoires sortaient en feuilleton en Italie et donc le rythme n’est plus le même !

L’effort est suffisamment original pour être souligné et fortement encouragé.

Il est peut-être temps pour vous de devenir Giuseppe Bergman à votre tour ?

Par FredGri, le 10 juin 2004