Les bêtes sauvages

Les animaux se rapprochent des habitations et provoquent la colère des habitants qui se servent de ce prétexte pour exulter leur violence, pour devenir encore plus extrêmes dans leur jugement ! Et c’est sur cette toile de fond que nous voyons évoluer Josh et Lola qui se posent des questions sur ce qu’ils sont, sur ce qu’ils représentent l’un pour l’autre, sur le milieu dans lequel ils évoluent. Car, après tout, cette première fois qui hante tout le récit, c’est le passage aux choses sérieuses, l’âge adulte, la véritable déclaration à l’être aimé. Ils ne veulent pas faire n’importe quoi, ils veulent un minimum la mettre en scène, même si Josh a encore peur de faire le pas…

Beaucoup de choses sont alors développées en même temps, qu’il s’agisse de cette vision de l’humanité retournant presque à son état sauvage, face aux animaux qui errent en ville, se cherchant des raisons supplémentaires pour soi-disant "se défendre" contre on ne sait quel ennemi. Une situation qui exacerbe un sentiment de violence inerte, une sorte de peur de l’autre, froide et gratuite. Ou encore cette adolescence qui cherche ses repères, qui veut s’affirmer !
Et c’est dans ces divers questionnements que le scénario gagne en intensité et en qualité ! Car il faut bien le dire, c’est réellement bien écrit, avec une grande finesse dans les caractérisations, dans les portraits brossés…
Peut-être qu’en contre partie, on tombe parfois aussi dans une certaine caricature, notamment dans le traitement des deux milieux… Les riches sont puants, hautains et les pauvres de parfaits losers, pas d’entre deux, à part Josh et Lola eux même, bien évidemment ! Et ce manque de nuance nuit quelque peu au récit, je trouve !

Il n’en demeure pas moins que le tableau est édifiant et complètement en phase avec l’actualité et les débordements que l’on peut voir deçi delà !

Un album qui interpelle, qui ne laisse pas indifférent !

Par FredGri, le 18 février 2019