Les coeurs simples

 
Il y a ceux qui "font les idiots" pour assurer le spectacle, et ceux qui n’ont pas choisi et qui subissent cette "blague" que le destin leur a jouée. C’est d’eux qu’il est question dans cet ouvrage : ceux qu’on traitera parfois de crétins, de débiles ou d’attardés… Il en existe depuis toujours et leur malchance n’a pas toujours la même explication (maladie, mauvais traitements…)

A certaines époques et dans certains coins, ces victimes du sort n’ont vraiment pas dû avoir la belle vie ; à commencer par le fait qu’ils subissaient ces noms d’oiseaux qu’on leur lançait. Ils n’apportaient rien à leurs familles sinon des soucis, alors, au mieux, on ne s’occupait pas d’eux. Parfois, on les entravait ou on les frappait. On les enfermait ou, au contraire, on les montrait comme des bêtes de foire. Certains parmi les plus malchanceux ont dû payer de leur vie le fardeau de cette différence. De nos jours, ça existe encore : dans certaines cultures par exemple, on met leur handicap sur le dos des esprits, sur le compte de la sorcellerie…

Aujourd’hui, sous nos latitudes, plutôt qu’employer ces qualificatifs blessants qu’on a lus plus haut, on parle plus volontiers ou plus facilement de simples d’esprit, de déficients mentaux, de trisomiques, d’autistes… La connaissance et la pédagogie sont passées par là, la science a répondu à des questions… Le regard qu’on porte sur eux a ainsi changé, leur prise en charge aussi. Heureusement !

La littérature a offert à certains la postérité. Certains en qualité de souffre-douleur, quand d’autres ont eu plus de "chance". Certains ont vraiment existé, d’autres sont des personnages de fiction.

Coeurs simples est un livre qui propose une sélection de textes et d’extraits plus ou moins connus remettant sous les feux de la rampe quelques-uns de ces célèbres simplets. Comme pour rappeler à toutes fins utiles que depuis toujours ces êtres moins chanceux que d’autres font bel et bien partie de notre monde, de notre quotidien, qu’on le veuille ou non. Et qu’ils font réagir, voire qu’ils inspirent…
 

Par Sylvestre, le 20 septembre 2018