LES COMBATS INVISIBLES
Tome 2

Ce tome 2 des Combats invisibles n’y va pas par quatre chemins. Dès les première pages, on retrouve Valentin, filmé par Gabriel, racontant son histoire. Et le déclencheur de cette confession intime est le suicide de Léa…

Le ton est immédiatement donné, cette suite ne fera aucun cadeau aux harceleurs, et aux mécanismes de cette pratique gangrénant chaque jour un peu plus le quotidien des ados. On va retrouver la bande des « 4 Cavaliers de l’apocalypse » poursuivant sa terrible entreprise destructrice , que ce soit par des moyens physiques mais surtout numériques.

Gabriel est au centre du récit, et va aller très loin dans ses mots, ses gestes, et ses publications, que ce soit avec Sana, mais aussi avec sa propre sœur, et donc avec Léa… L’écriture de cette BD au format manga est toujours crue, sans concession, faisant le focus sur l’aspect sexuel des ces relations toxiques. On peut parfois tiquer sur les dialogues et certaines scènes par rapport aux âges qu’ont les personnages, qui sont au collège. Mais Karim Alliane et Taous Merakchi, qui signent le scénario, savent ce qu’ils racontent, et les proportions que peuvent prendre ces situations, et ceci dès le plus jeune âge. WhatsApp devient alors un outil destructeur, pouvant amener à la mort.

Le lecteur se retrouve happé dans cette entreprise dévastatrice lancée par les jeunes garçons. On est pris dans cette boucle sans fin des applis et des réseaux sociaux. L’écriture est intelligente et implacable.

Ce tome 2 est toujours efficace, et espérons qu’il soit largement lu dans les établissements scolaires, portant peut-être un discours qui touchera davantage les ados que toutes les tentatives de sensibilisation réalisées dans les établissements scolaires. La BD peut dire, sur ce thème-là, beaucoup de choses qu’il est plus complexe d’exprimer lors d’une intervention en classe.

Les combats invisibles n’est pas une énième série bd sur le harcèlement scolaire, elle développe des situations rarement présentes dans d’autres ouvrages, méritant clairement de trouver sa place auprès du jeune public.

Par V. DEGACHE, le 17 novembre 2024