Les contrées salées

Vonceil, la benjamine de la famille, aurait dû être heureuse de retrouver son frère, Elber, revenu vivant de la Première Guerre Mondiale. Mais, à peine descend-il du train qu’il demande la main de sa fiancée Amélia, une femme inintéressante et sans relief, selon Vonceil. Elle est pourtant la seule à ne pas s’en réjouir. Tous les autres membres de la famille sont ravis. Ils ne connaissent toutefois pas Elber aussi bien que Vonceil.

Un jour qu’elle part dans la petite ville voisine, la jeune fille croise le regard d’une femme hypnotique, toute habillée de blanc et descendant d’une voiture de sport, blanche également. Un spectacle inhabituel dans cette bourgade perdue de l’Oklahoma.

De retour à la ferme, Vonceil raconte cette étonnante vision. Elber semble troublé. Il annonce qu’il doit partir en ville faire une course.

Par legoffe, le 15 octobre 2022

Notre avis sur Les contrées salées

Cette bande dessinée débute comme un véritable livre historique teinté de romanesque. On y voit un jeune homme rentrant de la guerre. Sa soeur ne peut que constater qu’il a changé. S’il est toujours aussi gentil, il a perdu son innocence sur les champs de batailles européens. Il est justement déterminé à oublier tout cela, à fonder une famille et vivre à la ferme.
C’est alors que débarque une femme bourgeoise qui aurait eu une liaison avec Elber et qui vient le récupérer.

C’est à ce moment là que le récit bascule dans le fantastique. Moi qui n’avait pas lu le résumé, j’en ai été étonné ! Il est soudain question d’un sort mettant en péril l’exploitation familiale, sort lancé par une sorcière.

Ce qui ressemblait à une BD historique est, en fait, un conte dont le décor est simplement inhabituel. Il nous entraîne, en effet, dans une société en pleine transition, où les chevaux et les voitures se partagent encore les routes. D’où une ambiance proche du western.
Mais il s’agit bien d’un récit fantastique, avec sa magie et des sorcières, et une fillette intrépide qui tente de conjurer un sort et sauver sa famille.

Le scénario de Hope Larson est parfaitement construit. Notre curiosité grandit après chaque page lue et l’ambiance de campagne américaine est vraiment bien retranscrite. J’avoue, même, avoir plus accroché sur la partie « classique » de l’album que sur le volet fantastique, grâce à une ribambelle de personnages intéressants et le caractère détonnant de Vonceil.

Mais les rencontres teintées de magie ont le mérite de nous étonner et d’apporter de l’exotisme et des planches colorées. Le dessin, d’ailleurs, est l’autre grande qualité du livre. Rebecca Mock est vraiment talentueuse. Ses coups de crayon ont quelque chose de naturel et d’envoutant. Le tout prend une teinte étrange grâce à ses choix de couleurs audacieux.

L’épopée fantastique de Vonceil sort de l’ordinaire et s’avère être une des pépites de la rentrée au rayon jeunesse.

Par Legoffe, le 15 octobre 2022

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