Les coulisses d'une œuvre
Tintin au Congo

C’est dans un format carré de 25,5cm de côté que le grand public (ces livres sont vendus en librairie mais également dans les points Presse) est invité à poursuivre son exploration et sa découverte de l’œuvre de Hergé. Les aventures de Tintin sont bien évidemment au centre des choses et cette nouvelle série publiée par les éditions Moulinsart affiche d’ailleurs clairement « la couleur », pour ainsi dire, mais l’idée est aussi de replacer l’œuvre dans son époque et dans la carrière de son créateur. On y trouve donc aussi des références à d’autres travaux d’Hergé, comme par exemple des extraits commentés de Quick et Flupke ou divers dessins et croquis parmi lesquels des portraits, des publicités ou des visuels qui ont fait la une de la revue Votre Vingtième Madame. Le tout couvrant (de manière non exhaustive, bien évidemment) la très longue période courant de 1930 à 1975.

On appréciera d’abord qu’il soit prévu pour les 23 tomes de la série qu’un dessin extrait de l’aventure passée à la loupe remplace, sur la couverture, le visuel classique. (Ce fut déjà le parti pris pour les couvertures des rééditions en couleurs des aventures de Tintin version noir et blanc.)

On appréciera aussi dans cette lecture les comparaisons faites entre différentes versions d’une même planche, les quelques premiers albums de la série ayant connu plusieurs moutures : le noir et blanc, le noir et blanc retouché (parfois), la couleur, le noir et blanc colorisé…

On lira avec compréhension et bienveillance ces lignes où aux accusations de complaisance, de colonialisme ou de collaboration avec l’occupant allemand qui s’adressent à Hergé ont été opposées les plaidoieries des auteurs Philippe Goddin et Dominique Maricq.

On sera soufflé de découvrir le toupet des versions « nationalisées » portugaise et suisse ; ça, c’est vraiment marrant !

Et comme souvent dans ces livres où de la documentation vient épauler le texte, on appréciera de pouvoir observer des photos anciennes, des vieilles cartes postales et autres « vieux papiers » qu’Hergé a pu voir avant nous et desquels il a pu s’inspirer. Le genre de « collection » (de documents annexes) qui rend encore plus intéressante la lecture et qui justifie preuves à l’appui le plaisir qu’ont pu avoir les auteurs de se mettre en quête d’archives, de farfouiller dedans et d’enfin mettre la main sur celles qui leur ont paru les plus adéquates pour compléter leur exposé.

Par Sylvestre, le 9 janvier 2025