Les crayons

Tout commence par un semblant de pèlerinage, où Frédéric, alors âgé d’une cinquantaine d’années et accompagné de sa mère, revient dans un village du Limousin à la recherche d’un certain Gabriel, figure marquante, presque paternelle de son enfance. Cette excursion le ramène en 1971, lorsqu’il avait 6 ans, devant son ancienne cour d’école.
Alors « blond comme les blés », solitaire, bègue et sujet aux moqueries de ses camarades de classe, c’est au cours de cette année charnière qu’il a eu la chance de rencontrer Gaby et Yvonne, ses voisins fermiers, mais aussi leur fils Michel, à l’époque devenu son meilleur ami.
Ensuite, après plusieurs déménagements et la séparation de ses parents, Frédéric ne souhaitait qu’une chose, que le temps s’arrête ! Débutait alors sa première expérience d’école buissonnière, pas telle qu’on l’imagine, mais en décidant de passer ses journées au grenier, une escapade dans l’espace temps plutôt que dans la nature. Il y croisa alors, une jeune fille d’à peine son âge nommée Catherine.
Il y a le secret de cette rencontre improbable mais aussi ce petit bateau, seul élément coloré en jaune dans le grenier, comme une petite lumière. Ce dernier est un des premiers indices nous guidant vers le twist de fin, surprenant mais surtout très touchant et empreint d’émotion.

Par maude, le 17 novembre 2024

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Notre avis sur Les crayons

Le dessin et la colorisation de cet album, essentiellement en noir et blanc, m’ont beaucoup plu au premier abord et encore plus en fin de lecture quand tous les choix de l’auteur ont pris sens. Le côté « crayonné » « esquissé » du graphisme est superbe, et se marie à la perfection avec le scénario.

La pointe de couleur apportée à certains objets, ou certaines pages est chargée de sens, appelant à la nostalgie et au souvenir. Ensuite il y a les images relatives au souvenir, elles apparaissent tantôt claires tantôt floues .

Et oui, parmi ce que l’on a en mémoire, il y a ce dont on se souvient vraiment et ce que l’on crée de notre imagination à partir de brides d’information ou d’images.

Tout est si bien orchestré, on démêle tout peu à peu, les trous noirs, le problème d’élocution, la séparation, ou encore l’identité de Catherine. Mais aussi pourquoi certains objets ou certaines pages sont colorées et pas d’autres. J’aime particulièrement ces histoires où la lumière se fait au fil de la lecture, ou peu à peu tout se révèle.

Je ne donnerai pas le thème de l’histoire au risque de gâcher la lecture, mais sachez qu’il bouleverse et fait sans doute écho à une histoire personnelle puisqu’elle aborde un sujet universel.

On prend pleinement conscience du caractère autobiographique et intimiste de cette BD en fin de lecture, d’autant plus grâce aux photos de famille de l’auteur en fin d’ouvrage qui nous plongent encore un peu plus dans son intimité.

N’hésitez pas à vite ouvrir ce petit bijou, c’est pour moi un réel coup de cœur !

Par Maude, le 17 novembre 2024

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