Les Désobéisseurs

Ce collectif militant composé de quatre-vingt planches de BD présente une grande hétérogénéité, tant dans le style que dans la façon de traiter les sujets abordés. Chaque artiste se montre plus ou moins à l’écoute, plus ou moins en empathie et apte à transmettre les histoires des professionnels rencontrés. Chacun a développé une approche, avec des chutes plus ou moins réussies, un éclairage plus ou moins macroscopique ou au contraire, proche de leurs interlocuteurs.

Il n’en demeure pas moins que, avec son format livre et ses reportages en BD, à l’instar de ceux démocratisés par la Revue Dessinée, le recueil fait mouche sur le fond. On sent en effet une richesse et un foisonnement des expériences. Le message politique passe tant les huit témoignages de ce recueil montrent les aspects kafkaïen et inquiétants de la déshumanisation qui a gagné les services de l’État depuis une décennie.

Chaque histoire constitue un document, la preuve de la réduction des moyens d’action ainsi que de la marge de manœuvre (et d’épanouissement) des professionnels du service public. Ce sont également autant de preuves de la restructuration à grande échelle des corps de l’État, mais aussi du modèle social et de société pensé par le Conseil National de Résistance.

"Vouloir faire son métier aujourd’hui dans les services publics, juste son métier, c’est déjà désobéir", indique Élisabeth Weissmar dans son avant-propos. Vous avez dit collectif militant !?

Par Geoffrey, le 1 septembre 2015