Les disparues d'Orsay

Pour mettre en scène ce voyage au travers des œuvres exposées au musée d’Orsay, Stéphane Levallois imagine une sorte de thriller artistique ou l’un des gardiens poursuit une hypothétique figure masquée à travers un train qui renferme à la fois toutes l’histoire de l’Art Moderne, ses artistes et ses multiples styles ! On devine très vite l’ampleur d’un tel tour de force, d’autant que Levallois joue avec son propre trait, qu’il varie ses techniques et qu’il nous emporte dans une course poursuite artistique extrêmement soutenue et dynamique !

L’intérêt n’est à l’évidence pas de s’arrêter sur une œuvre plutôt qu’une autre, mais bel et bien de parcourir et de s’immerger de cette histoire en marche, qui bouillonne, qui nous transporte littéralement dans les émotions transcendées par l’énergie de cet artiste hors du commun !
Et il faut dire que cela fonctionne à merveille. On perd peut-être de vue le but de ce voyage onirique, qui poursuit-il, sinon ces étincelles qui naissent au détour d’un sourire énigmatique, d’une courbe de hanche ou d’un reflet sur un bronze ?

Le héros, Virgile, n’est finalement que le vecteur de cette passionnante plongée dans l’Art, pure représentation lui même d’un sentiment de curiosité, d’une envie de retrouver l’émotion d’une découverte qu’il peut éventuellement avoir perdu au fil de la banalisation de ses rondes.
Ainsi, Stéphane Levallois nous prend la main et nous "force" à sauter, sans crier gare, dans l’Art lui même. On croise certes des figures muettes, des artistes qui racontent, guident, mais qui ont besoin aussi de ce regard extérieur qui les observe sans forcément tout appréhender, mais qu’importe…

Un album qui se savoure lentement, page après page, hommage hypnotique à cette histoire qui n’est pas prête de s’arrêter…

Particulièrement recommandé !

Par FredGri, le 9 août 2017