Les enfants de Mandalay

 
La BD Les enfants de Mandalay est une fable autonome, mais elle paraît dans le cadre d’une trilogie qu’elle ouvre dans la collection Etincelle ; collection qui nous avait énormément séduits peu auparavant avec Le trop grand vide d’Alphonse Tabouret. Cette fois, le noir et blanc a été écarté pour une mise en couleur très impressionniste servant les originalités et les spécificités d’une histoire dont il faudra capter quelques subtilités (observez bien les drapeaux !) pour en profiter au mieux.

L’histoire, comme toute fable, est assez basique. Il y a les méchants et il y a les gentils… Mais derrière cet aspect lisse, les auteurs ne se sont pas empêchés d’ajouter un peu de rugosité au tout, fustigeant par exemple l’égoïsme (au départ) des directeurs du théâtre de marionnettes ambulant, ou faisant un clin d’œil aux "profiteurs de guerres"…

La réticence viendra peut-être du graphisme, par contre. Sa modernité n’est pas en cause, ni sa colorisation pour ce que j’en disais plus haut, mais le trait du dessinateur est tel qu’il a été voulu "multiple" : un contour n’étant jamais un unique coup de crayon suivi mais différents segments s’avoisinant. Le rendu est certes original, mais il se dégage des vignettes une impression de rendu flou qui, à force, tire sur les yeux jusqu’à un certain agacement. C’est dommage : ça perturbe quelque peu la lecture à cause d’un manque de concentration qui s’installe au fil des pages…

Les enfants de Mandalay n’est malheureusement donc pas une réussite totale, en tout cas à mon avis. Le fait qu’elle ouvre, comme je l’écrivais dans le premier paragraphe de cet avis, une trilogie laisse alors perplexe quant à ce que nous offriront les deux autres titres : raconteront-ils le même genre d’histoire ? Le style sera-t-il le même ? Etc, etc…

A feuilleter et à lire avant de passer à l’achat.
 

Par Sylvestre, le 19 novembre 2010