Les fantômes de Séville

Un soir de juillet 1982, la France va trembler devant ce qui va devenir un match mythique, mais aussi un épisode traumatique dépassant parfois le cadre footballistique. Cette « Nuit de Séville », où France et RFA vont s’affronter jusqu’au bout des tirs au but, hante encore Didier Tronchet, qui compte bien en découvrir la face cachée et les mystères qui l’entourent !

Par v-degache, le 19 juin 2021

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Notre avis sur Les fantômes de Séville

8 juillet 1982. Cette date raisonne encore dans la tête de tous les amateurs de foot, et bien au-delà. La demi-finale de la Coupe du monde de football 1982, qui voit la France échouer face à la RFA après un match épique, marquée par l’agression non sanctionnée du gardien Harald Schumacher sur le défenseur français Patrick Battiston, va alors hanter le football français durant des années.

Le dessinateur, ici scénariste, Didier Tronchet, qui se met en scène dans la BD, a soudain une révélation : et si la 50ème minute, moment où Michel Hidalgo décide de sortir le milieu sochalien Bernard Genghini pour le remplacer par un défenseur, le Stéphanois Patrick Battiston, n’était pas la cause de toute la suite de cette tragédie, et du traumatisme profond qui touchera le football français, mais aussi, selon Tronchet, participera au déclin économique de la nation !
Aidé par son ami journaliste Frédéric Potet, il décide d’enquêter et de retrouver les acteurs de cette nuit tragique de Séville. S’en suit une traque rocambolesque en Europe, une recherche frénétique de ces "fantômes de Séville", qui cache peut-être d’autres spectres plus intimes, liés à la jeunesse de l’auteur de Jean-Claude Tergal. Cette enquête palpitante va alors osciller entre suspense, nostalgie, mais aussi franche drôlerie (mention spéciale à la rencontre avec le grand Michel Platini !), et Jérôme Jouvray est parfait pour faire transparaitre toutes ces émotions à travers son dessin !
Ce même Jérôme Jouvray (Lincoln) signe un dessin dynamique s’accordant parfaitement avec ce reportage dessiné, ainsi qu’avec les scènes de football, et bellement mis en couleur par Anne-Claire Jouvray.

Les fantômes de Séville est un hymne à l’amour du football, entrant en résonnance avec l’album de Christopher et Sylvain Venayre, Mon album Platini, sorti il y a peu, ainsi qu’une quête personnelle et intime, dans laquelle le ballon rond prend une place majeure.
Didier Tronchet, après son Footballeur du dimanche, (Delcourt, 2021), est décidemment très fort pour raconter le sport le plus populaire au monde, pour en dégager ce qui en fait quelque chose d’unique, capable de réunir les Hommes, tissant des liens imperceptibles entre les générations, même si "ce n’est que du football"…

Par V. DEGACHE, le 19 juin 2021

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