Les fantômes de Syracuse

Matteo est mycologue, il se rend à Syracuse, la ville de son enfance, pour y donner une conférence. Sur la route, il prend un étrange auto-stoppeur qui lui indique un raccourci inapproprié. Perdu, Mattéo sort de la route et tombe d’une falaise… Il parvient à s’en sortir, mais une fois à Syracuse, les choses se détériorent progressivement autour de lui, tandis que le passé se mélange au présent, il voit surgir devant lui ses anciens amis qui lui reprochent ses erreurs d’antan… Matteo perd petit à petit ses repères…

Par fredgri, le 8 mai 2024

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Notre avis sur Les fantômes de Syracuse

L’album débute sur une idée assez simple en soi, un homme doit se rendre dans la ville ou il a grandi et d’où il est parti depuis longtemps, afin d’y animer une conférence sur les champignons. Après avoir plus ou moins manqué de mourir en tombant d’une falaise, il parvient à destination, mais tout semble bien différent de ses souvenirs… Il Comme s’il plongeait dans une version kafkaïenne de son univers subjectif, ou se mélangent le passé et le présent, les rues se transforment en labyrinthe, les murs s’effritent un à un, tandis que l’inconnu qu’il a croisé sur la route, auparavant, ne cesse de le poursuivre, énigmatiquement…
Que se passe-t-il réellement ?

C’est un peu tout le mystère qui habite Les fantômes de Syracuse. Quel est le véritable sens de cette histoire, le héros, Matteo, est-il mort, est-ce en quelque sorte son ultime voyage à travers sa mémoire ? Ou s’agit-il juste d’un long rêve ? On essaye de comprendre, de recoller les morceaux, mais finalement, peut-être suffit-il de simplement se laisser porter par les ambiances presque oniriques de cet intrigant scénario qui se déploie lentement, nous entraînant dans une aventure à la fois curieuse et captivante.

On tombe alors sous le charme du dessin minimaliste de Jean-Pierre Duffour, cet art de l’épure, poussé à son paroxysme, qui nous offre des planches de toute beauté, extrêmement stylisées, avec des couleurs qui mettent particulièrement bien en valeur le travail sur les cadrages, sur la mise en scène. En même temps, cette économie de moyen sert très bien les ambiances irréelles du récit. On voit glisser les ombres sur les murs, les maisons s’allongent, les jardins ressemblent à des cimetières de statues. On est troublé par ce qui se devine sans trop se révéler, par ce sens caché derrière les détails.
Toutefois, l’histoire reste aussi très lisible, on peut très bien l’aborder pour ce qu’elle est, un périple à travers l’histoire d’un homme qui n’a pas tout réglé avec son passé, qui culpabilise avec ses vieux fantômes qui le hantent dès qu’il remet les pieds dans la ville de ses jeunes années, Syracuse…

Une belle surprise, assez étonnante. A méditer…

Par FredGri, le 8 avril 2024

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