Les fauves

Aïdée suit des études aux Beaux-Arts, tout en faisant la plonge dans un resto. Pénélope lutte pour les droits de sans-papiers, quant à Zora, elle est serveuse dans un bar. Les trois jeunes filles aiment sortir, s’amuser, tentent tant bien que mal de boucler les fins de mois, et, chose non négligeable, vivent ensemble en coloc ! Entre leurs amours, leurs boulots, et leurs galères, leur vie est bien remplie. Heureusement, la solidarité entre les trois filles rend le quotidien plus agréable !

Mais un jour, Aïdée rentre toute bouleversée par la remarque sexiste faite par son prof concernant son travail. Ni une, ni deux, ses deux copines décident de donner une bonne leçon au lourdingue, en s’introduisant chez lui pour taguer une vulve sur les murs ! Le « vulve power » est né et le trio, grisé par l’effet obtenu, ne compte pas s’arrêter là. Lorsqu’un groupuscule d’extrême-droite les démasque, leur vie bascule. Elles se retrouvent harcelées et menacées physiquement, et vont devoir s’organiser et se faire rapidement oublier…

Il se dégage une force incroyable de ces trois « fauves » ! Leur rage et leur joie de vivre est communicative, Aurelle Gaillard dressant trois beaux portraits de femmes, de battantes, se retrouvant en danger face à la haine de nazillons frustrés. Cette effervescence permanente qui se dégage de la lecture de l’album est aussi due au dessin dynamique et joyeux de Francesca Marinelli. La structure des planches et les courbes de ses personnages donnent cette impression de mouvement perpétuel !

On sent au fil des pages la volonté du duo d’auteures de faire de la BD un ouvrage militant, engagé, et féministe, à travers l’aventure de ces trois femmes indépendantes. Ceci prend parfois un peu trop de place dans le récit, mais le scénario remet alors vite l’intrigue et l’action au centre des préoccupations narratives.

Prenez vos feutres ou vos pinceaux pour rejoindre Les fauves et combattre le patriarcat et le sexisme en inondant la ville de vulves colorées ! Une BD pleine de fraîcheur et enthousiasmante !

Par Vincent, le 20 février 2025