Les fiancées du Califat

A Toulouse, Aïcha Karmous alias Oum Galib fait partie d’un groupe de femmes islamistes qui souhaitent démontrer leur capacité à mener des actions terroristes. Grâce à l’appui de son époux, cadre de l’Etat islamique qui se trouve dans les grâces du Cheikh Al Kindi, elle a pu obtenir l’accord de ce dernier pour faire ses preuves. Pour cela, malgré la surveillance accrue dont elle fait l’objet de la part de la DGSI, elle organise l’assassinat de l’Iman Serfaoui, considéré comme traitre pour ses discours trop fraternels vis-à-vis des chrétiens et des juifs. Elle désigne Zohour, la plus jeune femme du groupe. Cet acte meurtrier va précipiter la nomination du Juge Antoine Duquesne pour l’instruction de cette sinistre affaire terroriste.

Par phibes, le 6 mars 2021

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Notre avis sur Les fiancées du Califat

Après la trilogie intitulée Compte à rebours, Marc Trévidic, ancien juge anti-terroriste, et Matz, scénariste d’entre autre Le tueur, Tango, Le transperceneige…, se retrouvent pour un nouveau récit policier à grosses sensations. Le premier, très expérimenté de par son métier sur les rouages des affaires criminelles qui grèvent malheureusement notre pays, le second rompu à orchestrer des histoires captivantes et percutantes, nous amènent à plonger dans un thriller qui ne manquera de faire dresser les cheveux de plus d’un lecteur.

Eu égard au premier de couverture assurément explicite, cet album qui se décline en une histoire complète nous entraîne dans des péripéties animées par un groupe de moudjahidates prêtes à faire valoir leurs aptitudes à semer le chaos au sein de la Communauté française. Dès le départ, la tonalité se veut des plus inquiétantes, les premières planches rappelant en quelque sorte les attentats américains du 11 septembre 2001. A la faveur de cette mise en bouche qui touche à l’un emblèmes nationaux, l’on découvre Aïcha et sa bande intégriste et leurs premiers méfaits qui vont faire agir le juge antiterroriste Duquesne.

Force est de constater que cette histoire qui s’inspire bien évidemment d’un sujet d’actualité fait froid dans le dos, eu égard aux pratiques kamikazes, sournoises et destructrices de ces femmes difficiles à détecter. Il va soit qu’en excellent homme de terrain, Marc Trévidic et Matz tirent les ficelles d’un scénario bien ciselé aux ambiances policières particulièrement inquiétantes. L’enquête qui s’ensuit fait preuve d’un déroulement impressionnant qui entretient un réel intérêt tout en suscitant une profonde amertume sur ces agissements.

Cette histoire policière devient plus authentique grâce au travail graphique de Giuseppe Liotti. Utilisant un trait réaliste remarquable, l’artiste nous subjugue pleinement. Ses personnages ont réellement du charisme et le travail sur les décors justifiant une superbe recherche.

Un récit des plus frappants et angoissant signé par un trio d’auteurs assurément talentueux.

Par Phibes, le 6 mars 2021

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