LES FILLES DE SALEM

Salem. Tout le monde connait le nom de ce lieu. Là, où s’etait déroulé le célèbre procès des sorcières.

Thomas Gilbert, dessinateur de la série L’Odyssée, nous en donne sa version, avec son roman graphique Les filles de Salem.

Ainsi, il va nous faire suivre la jeune Abigail Hobbs, dont le destin se joura à partir d’un cadeau, un simple âne en bois miniature.

Gilbert nous montre des filles fortes et libres, bloqués dans cette émancipation par les hommes et la religion. Le seul moment où elle et ses amies se sentent libres, c’est en retrouvant un jeune amérindien, nommé Mikweh, qu’elles vont se sentir heureuses et libres.

Malheureusement, la cupidité et la betise des hommes et surtout, celle du pasteur, vont les entrainer vers un destin funeste.

Le récit est beau, mais triste et violent. L’auteur parvient à enerver le lecteur par moment, qui voudrait faire fermer sa gueule à ce pasteur, qui n’est pas un ange mais plutôt un démon.

Gilbert fait monter la pression jusqu’au procès, où l’horreur prend place.

C’est avec son dessin que Gilbert va aussi marquer les esprits du lecteur. Quelques moments bucoliques en fôret vont nous mener vers des passages et des visions fortes. L’accouchement en prison, la honte d’une jeune enfant se déshabillant devant les juges et le public, mais aussi ce final, émouvant et choquant. Ce n’est pas la vision du Sabbat ou du diable qui vont frapper les lecteurs. Mais bien, la stupidité des hommes et femmes, prêt à lyncher une enfant, accusée à tort de sorcellerie, qui vont choquer dans ce récit.

Cette oeuvre est passionnante et prenante. Émouvante et choquante. Cette oeuvre ne laisse pas indifferent. C’est une réussite, une lecture qui est même d’actualité, que je vous invite à découvrir, si ce n’est déjà fait.

Par BERTHOLD, le 28 mai 2023