Les fleurs aussi ont une saison

Un véritable coup de cœur !

Il y a bien longtemps qu'une lecture m'avait autant émue.

Tellement de détails personnels dévoilés par Cécile peuvent à la fois passer inapercus mais aussi nous toucher en plein cœur.

Qui n'est pas touché de près ou de loin par le cancer, par la perte d'un être cher, la culpabilité face à une fin que l'on ne croyait pas si proche, face à ce que l'on n'a pas vu, pas fait, la puissance du « jamais plus », la manière dont les fleurs heurtent le cercueil au moment du dernier aurevoir, la claque du réveil au lendemain d'un décès ou encore sentir jusqu'à plus souffle les vêtements de celui qui nous manque...

Alors même si la lecture peut raviver les blessures et les souvenirs douloureux du lecteur au point de lui soutirer des larmes, elle nous rappelle avant tout que la vie prime, qu'elle continue à avancer.

Vivre sa tristesse c'est aussi avancer. 

En ce qui concerne le graphisme de cet album, je crois que ce qui m'a le plus impressionné sont les regards des personnages. Ils sont d'un réalisme assez déconcertant, au point d'en reconnaître certains. Je me suis surprise à « bloquer » sur certains d'entre eux, comme des souvenirs familiers, des impressions de déjà-vu. 

Cela ne fait qu'accroître la beauté du dessin de cette famille. D'ailleurs il se concentre sur l'essentiel en représentant quasiment exclusivement les protagonistes et non l'environnement et les arrières plans. On se concentre sur l'essentiel.

Les teintes douces et lumineuses apportent encore un peu plus de douceur et de lumière.

Ce n'est pas qu'une histoire de deuil,  c'est à mon avis tout autant une célébration de la vie, dans tout ce qu'elle a de plus difficile et beau, l'amour prime.

Par Maude, le 26 mars 2025