Les Garde-Fous
Un serial-killer, aux méthodes bien peu ragoûtantes, sévit dans toute l’Europe. Les indices qu’il a distillés laissent à penser, pour le policier chargé de l’enquête, que sa prochaine victime sera assassinée dans le Gard, près d’une villa isolée, sur les bords d’un joli lac. La maison appartient à un riche éditeur qui vit là avec son épouse et son beau-père. L’endroit est d’un calme mystérieux, accessible uniquement par bateau. Le lieu parfait pour un crime.
Par legoffe, le 1 janvier 2001
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Notre avis sur Les Garde-Fous
N’allez surtout pas croire que vous avez affaire ici à un polar au sens classique du terme. L’histoire est un prétexte. Elle permet d’accompagner l’ambiance et la mise en scène de Bézian. Et quelle mise en scène ! Cet album est tout simplement grandiose.
L’auteur parvient, en effet, à faire vivre au lecteur les moindres pensées, les moindres émotions, les moindres angoisses qui glissent au détour des couloirs et des pièces de la villa. La villa est, pour ainsi dire, un véritable personnage de l’album. Les amoureux d’architecture seront séduits, mais tous les autres aussi. Le cadrage est étudié en permanence pour que les héros de l’album soient au cœur d’une beauté architecturale aussi vivante qu’eux. Pour se faire, l’artiste à fait appel à son frère, Olivier… architecte justement.
Il est rare qu’une œuvre distille autant d’émotions tout en étant très graphique. Que de temps Bézian a dû passer pour obtenir un tel rendu, quelle que soit la scène. Les jeux de perspectives sont permanents. Ils semblent happer le lecteur, l’entraîner au cœur de la maison pour attendre le tueur en compagnie des habitants des lieux et de la police.
Je le redis encore, l’intrigue sert l’ambiance particulière du livre, elle appuie les émotions des personnages. Elle a donc, de ce point de vue, son importance car elle dessine le contexte. Elle contribue forcément à appuyer l’ambiance pesante qui s’installe au fil du récit. En revanche, n’y cherchez pas de « logique » policière au sens premier du terme. Vous n’y trouveriez pas un argumentaire convaincant. Mais cela n’a absolument aucune importance. C’est fort, c’est beau, c’est envoûtant. C’est un véritable chef-d’oeuvre.
Par Legoffe, le 8 mars 2008