Les gardiens (Intégrale)
Autrefois les Minutemen faisaient règner la justice. Ces étranges héros ont depuis vieilli, certains vivent dans leurs souvenirs, d’autres des restes de cette gloire, mais le plus mystérieux d’entre eux, Rorschach, continue à sillonner les rues, ombre parmi les ombres !
Cependant un matin le corps défenestré d’un de ces Minutmen est retrouvé au bas de son immeuble.
Rorschach décide alors d’enquêter, plongeant ainsi dans une danse macabre où la folie et les fantômes se côtoient, impitoyables !
Les Gardiens vous observent mais qui les surveille ?
Par fredgri, le 1 janvier 2001
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Scénariste :
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dessinateur :
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Coloriste :
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Éditeur :
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Genre s :
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Sortie :
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ISBN :
2840552515
3 avis sur Les gardiens (Intégrale)
Je suis on ne peut plus d’accord avec mon confrère Fred!
Watchmen, sans être aussi pointu que Fred sur ce point, a marqué mon histoire avec la BD. Je n’ai pas repéré tous les symboles dont il parle, la lecture au second degré… Mais il n’est pas contestable que "Watchmen" constitue une oeuvre forte et majeure du 9e art.
La manière déjà de concevoir la trame : 6 tomes ayant pour thème central un des 6 Super-Héros. Un dossier sur chacun d’eux en fin de tome permettait d’en savoir plus long sur lui. Un vrai dossier, comme si nous étions nous-même un agent des services secrets! J’ai beaucoup aimé ce côté léché, abouti de l’histoire.
Il y a aussi le parallèle omniprésent entre l’énigme à laquelle sont confrontés nos amis et cette histoire étrange DANS l’histoire de ce marin qui fait naufrage et qui se bat pour sa survie. Elle insinue tout du long son lent poison dans le coeur du lecteur. Ce fut mon impression en tout cas : elle met extrêmement mal à l’aise, ce qui renforce le sentiment oppressant qui nous gagne en partageant les aventures de Rorschach, du Hibou et des autres…
Et puis bien sûr, il y a l’énigme en elle-même : qui tue les Super-Héros? Qui cherche à tout prix à les discréditer ? Ah ah… le mystère est savamment entretenu, et j’avoue avoir été pleinement surpris pas la conclusion.
Surpris et attristé, car elle est pleine de désespoir, comme un aller sans retour, bouleversante, car les mots sonnent vrais, les personnages sont justes. Le traits de Gibbons est excellent, et si les couleurs sont dépassées, d’une certaine manière, elles participent au charme intemporel de cette fabuleuse aventure que j’ai quittée avec un fort pincement au coeur.
Par PATATRAK, le 12 novembre 2003
Heureux celui qui découvre pour la première fois ce chef-d’oeuvre.
Je me rappelle qu’à la première lecture ce fut un choc… la découverte d’un nouvel univers…
Aujourd’hui encore, cette oeuvre n’a pas fini de m’etonner, ni de faire parler d’elle, ni d’inspirer des auteurs (Voir Brunschwig pour le Pouvoir des innocents, autre chef d’oeuvre, mais ceci est une autre histoire…).
Par BERTHOLD, le 20 février 2003
À ce jour Watchmen est encore l’un des plus grands chefs d’œuvres de la bande dessinée mondiale, unanimement célébré, multipliant les prix depuis sa sortie aux USA en 86. C’est une référence incontestée pour nombre de créateurs ou de lecteurs ! Combien se sont demandés si il était possible, après ça, d’écrire une véritable histoire réaliste sur les héros , était ce possible de faire mieux que Watchmen ?
Comme beaucoup d’autres, la lecture de Watchmen a changé énormément de choses dans ma façon de lire une BD : c’est un bijou de structure précise, de symbolisme, de niveau de lecture… A plus d’un titre, elle m’apparaît comme l’œuvre parfaite par excellence ! Tellement inspiratrice et riche, elle provoqua une véritable prise de conscience de la part des éditeurs et des auteurs, il existait un nouveau lectorat, plus adulte qui attendait que l’on s’adresse à lui aussi. Après tout Moore et Gibbons faisaient la BD qu’ils auraient adoré lire eux-même, loin des rayons habituels ou stagnaient les autres séries de super-héros…
Moore écrivait en même temps Swamp thing qui récoltait tout autant de lauriers. Avec Watchmen il s’attaquait au thème du héros, à son implication dans le monde, à son quotidien.
Mais Watchmen est aussi une ode mélancolique aux souvenirs, aux rêves qui se déforment, aux absolus qui s’étiolent das le temps.
Cette œuvre est très complexe, aux multiples facettes, elle se laisse découvrir au fur et à mesure des lectures successives, comme un joyau, une pierre fondatrice après la découverte de laquelle rien ne fut plus jamais comme avant. On entre dans une histoire qui parle de héros vieillissants, un mystérieux assassin les élimine progressivement, il y a une enquête… On parle de ces héros qui transforment le monde dans lequel ils évoluent, Nixon reste au pouvoir et accumule les mandats, les américains remportent le Vietnam, Dr Manhattan boulverse le milieu scientifique de ses découvertes, l’éclosion des Minutemen amène aussi l’arrivée de quelques adversaires du même accabit, comme l’amérique a ses propres héros les comics de super-héros ne se vendent plus et c’est les autres pulps qui se développent, les histoires de pirates, de SF !!! Mais on parle aussi de desillusion, l’héroisme est mal adapté au monde qui nous entoure, les solutions ne sont plus assez efficaces, faut il vraiment descendre dans la rue pour casser du malfrats, ces petites réunions entre vigilantes sont elles efficaces ? Ne passe t on pas à côté de quelques chose de vraiment essentiel, de plus constructif ? A ce niveau là watchmen devient vraiment une oeuvre encore plus importante, ne serait ce que pour son discours proactif (On est proactif quand on décide de prendre les choses en main). En se développant l’intrigue gagne en profondeur et nourrit un deuxième niveau de lecture plus dense sur notre société, le monde qui nous entoure, sur ce qui se passe et sur notre façon d’entretenir cet énorme cirque. Dans "V pour Vendetta" Moore proposait une vision plus anarchique, dans "Miracleman" les super héros se demandaient comment amener un nouvel age d’or sur terre, dans "Watchmen" les protagonistes ont baissé les bras et se contentent d’être des observateurs, mais… je ne vous en dirais pas plus, rassurez vous, mais… Mais lire cette histoire c’est aussi se rendre compte que le genre a pu évoluer, que la BD n’est plus juste une affaire d’ado.
Alors, certes, ça manque d’une pointe d’humour, de légèreté, c’est assez grave et la structure de virtuose peut aussi alourdir certaines lectures, néanmoins j’ai redévoré il y a peu ce scénario mythique, je me suis régalé tellement tout est parfait, et il ne faut pas oublier non plus le dessinateur Dave Gibbons qui eut tant de mal à se débarasser de ce pesant héritage. Son trait très propre est au service du scripte d’orfèvre de Moore. Quand on voit les collaborations postérieures de Moore, on en vient à rêver d’un Watchmen peut-être plus graphique mais je pense que l’on serait aussi passé à côté de pas mal de chose, le trait très précis de Gibbons nourrit chaque planche de mille détails qui donnent du relief à chaque scène, un pied vient troubler une flaque d’eau dans laquelle se reflétait un néon, tout est dit et c’est tellement beau. Le coloriste John Higgins a, lui, réussit à imposer une vision très fauviste parfois, je trouve, des couleurs complémentaires, des ombres colorées, des masses qui viennent se heurter.
Il reste tellement à répéter sur Watchmen que je préfère laisser les futures lecteurs construire leur visions, prenez plaisir à lire ce chef d’oeuvre.
A bientôt
Par FredGri, le 25 décembre 2002
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