Les herbes sauvages

Alors qu’ils terminent leur lycée, Olivia, Milo et Alvin fuguent à travers les forêts et la côte canadienne. Ils veulent fuir cette société dans lequel ils ont du mal à trouver leur place et qui leur parait sans promesse pour leur avenir. 

Leur espoir ? Evergreen. Ils ont trouvé le dépliant abandonné entre deux livres, dans la bibliothèque de la famille d’Olivia. On y parle de communauté proche de la nature et axée sur l’entraide. La clé de leur avenir ? 

Mais faut-il déjà atteindre l’endroit, sans se faire pincer, et sans trop s’engueuler non plus quand on a pas l’habitude de la vie au grand air !

Par legoffe, le 19 avril 2024

Notre avis sur Les herbes sauvages

Gallimard nous propose une BD venue tout droit du Canada, signée d’un auteur prometteur, Adam de Souza. Il nous raconte le périple de trois jeunes en quête de sens, dont les rêves idéalistes vont parfois être bousculés par d’autres réalités.

Le Canadien met bien en images les tourments des adolescents, qui voient se rapprocher leur entrée dans le monde des adultes. Un monde pas forcément très attrayant, car rarement drôle et encore moins juste. Faut-il, dès lors, accepter les voies toutes tracées par les aînés ou bien chercher son propre chemin ? Olivia et ses amis vont, en tout cas, tenter la deuxième option. 

Les voilà donc partis le long de la côte Ouest, entre forêts et océan, pour rejoindre une communauté baptisée Evergreen, sans vraiment savoir ce qui les attend. Et c’est toute cette part d’improvisation qui nourrit le récit et son ambiance. Nous avançons avec eux dans l’inconnu total, de manière immature et donc assez cocasse. Le livre n’est pas un récit de survie, mais une aventure de potes, qui fuient la civilisation mais qui ne s’en éloignent jamais trop non plus. Ils se découvrent, en tout cas, et s’amusent, se font peur ou s’engueulent selon les moments, avec quelques dialogues percutants. 

On prend aussi plaisir à sentir l’ambiance de la nature qui nous entoure, qu’il s’agisse des sous-bois ou de ces orques qui surgissent soudain dans une crique. 

Si le livre évoque beaucoup les questionnements des ados, il n’oublie pas les adultes, dont de Souza rappelle finalement qu’ils ont, eux aussi, traversé cette période et eu des rêves qu’ils ont plus ou moins réussis à réaliser, ou d’autres dont ils ont découvert qu’ils n’étaient pas si simples ou si biens. L’auteur parvient ainsi à bien nuancer son message, montrant qu’en matière de quête de soi, il y a du bon et des leçons à retenir. 

Le style graphique d’Adam de Souza est assez simple, jusque dans la colorisation. Il va à l’essentiel, réussissant à bien retranscrire les émotions des personnages. Il travaille assez peu les décors, sauf quand il s’agit de la nature, ce qui trahi vite ses préférences en matière de cadre de vie ! 

Un livre d’évasion qui parlera à tous ceux qui rêvent d’un autre monde tout en gardant un peu les pieds sur terre.

Par Legoffe, le 19 avril 2024

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