Les irrecupérables

One shot à l’heure actuelle, tiré du magazine « Casus Belli », dont la plupart des planches ont été extraites. Les Irrécuperables sont une bande de joueurs de Jeux de Rôles qui passent par toutes les parties imaginables. Maître de jeu parano ou perfectionniste, joueurs mégalomanes, tricheurs, toutes ces parties qui sonnent bien vrai pour n’importe quel initié …

Par Siam l'Archiviste, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur Les irrecupérables

Le jeu de rôle va mal…
…Ils vont l’achever.

Petite leçon d’histoire…
Pas de grandes dates à retenir, juste 1996, date à laquelle, les IRRECUPERABLES paraissent pour la première dans un magazine de Jeux de Rôles, Casus Belli.
Série de planches satiriques, qui présentent les mésaventures de quatre amateurs de Jeux de Rôle, elles ne laissent pas indifférent. On aime ou on déteste. Parfois, les amateurs s’y reconnaissent, parfois certains trouvent les histoires improbables et exagérées.

Pourtant, cette série, qui se compose d’une trentaine de planches parues dans le magazine Casus Belli et d’une quinzaine d’inédits, est conçue par des chroniqueurs.
Les IRRECUPERABLES existent bien. Et prennent vie sous le crayon de CHRISTOPHER, animés par les textes de MEHDI SAHMI, qui livre là une restitution sans concession des meilleurs moments de ses parties de Jeux de Rôle.
Comme on l’apprend dans les remerciements, SAHMI à bien des IRRECUPERABLES parmi ses connaissances … Mais je ne citerais pas de noms, l’auteur ne compte pas leur offrir l’album, alors ils devront et vous aussi par la même occasion, acheter l’album.

Un petit détail amusant, le dessinateur, c’est à dire CHRISTOPHER, ne joue pas aux Jeux de Rôle, mais il dessine quand même, sans trop y comprendre grand chose, les aventures des IRRECUPERABLES. Ce n’est d’ailleurs pas la peine de lui raconter des anecdotes de parties pendant les séances de dédicaces, il avoue lui-même ne pas y comprendre grand chose.
Mais ce n’est pas grave, on l’aime bien quand même.

Mais passons un peu à l’album.
Le titre, inutile de le rappeler, c’est écrit sans arrêt dans la partie précédente, mais la collection mérite d’être signalée. En effet, cet album est paru aux éditions La Comédie Illustrée, structure éditoriale née en 1995, de l’idée qu’on n’est jamais si mieux servi que par soi même.
Ainsi cette structure est dirigée par des auteurs et pour des auteurs.

Maintenant, l’album en lui-même …
Si les « strip », comme je les appelle, sont franchement drôles pour des personnes baignant dans le milieu du Jeux de Rôles, ou pour celles qui ont baignées dans cet univers si méconnu, ceux-ci restent obscurs aux personnes non « initiées ». C’est un peu malheureux, mais c’est comme ça. Les lecteurs de Casus Belli retrouveront par contre toute l’ambiance du temps où ces planches paraissaient dans le magazine cité.
Conçu comme un ensemble de strips, c’est à dire de courtes histoires, qui se suivent parfois, l’album est assez évocateur de ce que l’on peut rencontrer dans le jeu de rôle, tout du moins parfois, car il y a des situations un peu forcées pourrait-on dire.
Comme le fait remarquer Pierre ROSENTHAL, rédacteur en chef adjoint de Casus Belli, les caricatures sont toujours identiques : « On y retrouve les autres, mais on ne s’y reconnaît pas soi-même. Ce qui prouve à quel point elles sont justes. Mieux encore, avec Les Irrécupérables, Christopher et Mehdi ont crée des archétypes. Ainsi, dans un ou deux siècles, peut-être parlera-t-on d’un Benjamin ou d’un Bernard (personnages de la BD) comme on parle aujourd’hui d’un Don Juan ou d’un Machiavel. »

Le dessin est un peu léger, mais il est vrai qu’il correspond tout à fait, inutile d’en faire plus, il convient parfaitement. L’album est plus basé sur les textes, les dialogues et les allusions. On pourra reconnaître moult jeux et moult situations dans chacune des planches. Entre le MJ (1) qui ne veut pas que l’on touche à son PNJ (2), le joueur qui achète le jeu avant le MJ, le gros bourrin (3) et celui qui dort pendant les parties, on retrouve tous les ingrédients qui font ces parties de Jeux de Rôles mythiques et inoubliables.
Malgré un gros écueil au niveau du dessin, cet album reste une petite merveille, un gros clin d’oeil aux joueurs et aux maîtres de jeu.
Et puis il faut bien avouer que l’on s’y reconnaît un peu, voir beaucoup parfois. Après Kroc Le Bô, Boris Dumodi, de Thierry Ségur, le flambeau était dur à reprendre, mais ces deux auteurs l’ont fait. Par amour de ses joueurs pour l’un, et pour le dessin pour l’autre.

Alors sans plus tarder, découvrez cet album qui vaut le coup d’oeil, et surtout qu’il n’est pas très cher. Retrouvez vite, Patrick, Benjamin, Bernard et Morad, dans leurs fabuleuses aventures, et posez-vous la question, à quand un second volume …

(1) : MJ alias Maître de jeu, celui qui dirige une partie de jeux de rôles, celui qui connaît tous les pièges, le scénario, le but, les tenants et les aboutissants de l’univers ou évoluent les joueurs.
(2) : PNJ alias Personnage Non Joueur, comme son nom l’indique, c’est un personnage qui n’est pas interprété par un joueur physique, mais géré par le Maître de Jeu. Cela peut-être un personnage que vont rencontrer les joueurs au cours de leur aventure.
(3) : Gros bourrin, euh comment dire, c’est un joueur peu évolué qui customise son personnage pour en faire un maître du monde. Dans la même variante, on a aussi le bourrin, qui ne possède que la compétence tirer et tuer à 100%. Mais c’est un archétype, hein les gars, non pas taper, pas taper, pas la tête …

Par Siam l'Archiviste, le 13 février 2003

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