Les jeunes de banlieue mangent-ils les enfants?

« Les jeunes de banlieue » , pour la majorité des personnes il est très facile de se faire une idée de ce que représente cette dénomination.

Cette BD nous présente une journée type , découpée en 15 chapitres, heure par heure, soit 15 moments de vie , pour autant de protagonistes vivants ou confrontés à la vie dans ces quartiers. 15 thèmes et problématiques auxquels sont confrontés les jeunes sont alors abordés, le contrôle d’identité au faciès, la surmédiatisation, la surreprésentation des faits divers, la gentrification, les inégalités scolaires ou encore la discrimination à l’embauche.

Dans son essai paru en 2015 Thomas Guénolé décrivait déjà ce qu’il appelle la balianophobie, mélange de peur et de haine envers les jeunes de banlieue. Afin de toucher un plus grand nombre de personnes et de remettre à jour son essai, 10 ans après, sur le constat de l’aggravation de ses observations, il décida de l’adapter en bande dessinée.

Par maude, le 1 septembre 2024

Publicité

Notre avis sur Les jeunes de banlieue mangent-ils les enfants?

Les stéréotypes, les clichés et caricatures auxquels la population des banlieues fait face sont ici critiqués de manière objective, grâce à un grand travail de documentation. Cela permet, grâce aux exemples et aux chiffres, de pleinement s’infiltrer dans la vie de ces jeunes et d’apporter un regard nouveau. C’est une mine d’or pour se défendre face au jugement hâtif et non fondé de beaucoup de personnes.  

Il est nécessaire de creuser plus loin, Ces jeunes sont-ils la cause ou bien la conséquence?

Quels moyens leur sont donnés ?  C’est le serpent qui se mord la queue, un cercle vicieux qui ne cesse d’aggraver la situation.

Cette BD déconstruit parfaitement une vision tronquée majoritairement par les médias et le cinéma, elle permet d’oter la généralisation, de redonner la subjectivité à chaque jeune et la parole aux concernés. 

On s’attarde aussi aux sentiments qui les traversent, aux espoirs vains, aux désillusions et découragements face à ce qu’ils vivent et ce à quoi ils sont confrontés

Cette docu BD a le mérite d’ouvrir la réflexion et les débats afin de ne pas se cantonner à une image caricaturale. Et aussi d’apprendre à ne plus voir le verre à moitié vide mais à moitié plein, et de chercher à déceler le positif parmi tout ce que l’on croit savoir.

Rappelons que l’interêt collectif et donc l’audience pour le crime et la délinquance favorise ces préjugés.

J’ai aimé le graphisme et les couleurs, mais aussi les citations, paroles déposées ici et là, tirées de textes musicaux.

 Jonas ritter et Gwenn ont parfaitement su adapter cet essai en roman graphique, sans tomber exclusivement dans le documentaire. Sans vouloir trop en dire les dernières heures sont surprenantes, et valorisent le scénario de cette BD.

Par Maude, le 1 septembre 2024

Publicité