Les longues traversées
Théo est un doux rêveur qui aime le calme de la mer, de ces paysages infinis. Il garde en lui les visages des femmes qu’il a aimé, et plus particulièrement celui de la belle Julie dont il était éperdument amoureux à 10 ans. Un jour il devient marin, parcourt l’Océan, découvre des pays lointain, devient un homme. Puis, il s’arrête, revient à La Rochelle, devient contrôleur à l’usine, et se met à écrire par-ci par-là.
Au détour d’une rencontre éphémère il découvre le destin de Ines de Flores et se dit qu’en effet ça pourrait être une belle idée d’écrire la vie de cette femme… Il va donc au Portugal, rencontre la troublante Isabella et se lie d’amitié avec un autre marin, Diego…
Théo continue donc son voyage tout en balade, au rythme du ressac…
Par fredgri, le 16 mai 2011
-
Scénariste :
-
dessinateur :
-
Coloriste :
-
Éditeur :
-
Collection s :
-
Genre s :
-
Sortie :
-
ISBN :
9782800148540
Notre avis sur Les longues traversées
Comme à mon habitude j’ai tout d’abord été séduit par le magnifique graphisme de Christian Cailleaux. Un trait très épuré, mais sensuel à la fois, qui correspond merveilleusement avec l’ambiance à la fois nonchalante et mélancolique qui se dégage de cet album très particulier.
Pourquoi "très particulier" en fait ?
Tout d’abord parce que le récit prend très rapidement ses propres marques, on ne suit pas un scénario ultra précis, on ne sait pas vraiment ou on va au fur et à mesure de notre lecture… En gros, on se laisse un peu aller au grès des pages comme si nous suivions le courant, allongé dans une barque. "Très particulier" aussi, car on a vraiment le sentiment que les auteurs sont assis à nos côtés, qu’ils nous racontent moitié en murmurant cette histoire, qu’il faut accepter sans discuter de suivre Théo dans sa longue traversée.
Il s’agit certainement du dernier texte qu’a écrit Bernard Giraudeau, un très grand acteur qui se révèle ici excellent écrivain, avec une magnifique prose, toute en subtilité, très touchante. Il nous décrit le destin de cet homme assez commun en fin de compte, qui pourrait être n’importe qui, mais qui, tranquillement, se laisse aller dans son aventure, écoutant les histoires que les uns et les autres veulent bien lui raconter, se laissant toucher par la beauté des femmes qu’il croise.
On sent dans le regard que Giraudeau porte sur Théo l’incroyable amour qu’il porte pour ces destins de doux aventuriers, pétris d’amitiés intenses, de voyages, d’escales et de pensées chimériques pour une femme lointaine qui peuple leurs souvenirs ou leurs correspondances.
Il faut donc, en effet, accepter de se laisser entraîner tout en marchant dans le sable au travers de ce très bel album qui nous ramène dans cette mémoire de la terre, de l’eau, des regards croisés et des bonheurs immédiats et simples. On pourrait presque entendre, en plus contemplatif, la voix de Corto Maltese, de ces héros rêveurs.
Un magnifique album à apprécier allongé à l’ombre d’un arbre avec le bruit des vagues en fond sonore…
Par FredGri, le 16 mai 2011